Renegades
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le 21 nov. 2016
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Comment pourrait-on résumer le Cinéma de Brillante Mendoza ? D'abord en constatant l'homogénéité saisissante de son Oeuvre, une Oeuvre traversée par les mêmes humeurs, les mêmes énergies et les mêmes thématiques d'un film à l'autre. Prenant essentiellement comme cadre la ville de Manille - fourmilière interpole de trafics et larcins en tous genres - les films de Mendoza sont souvent affaires de corruption et de marchandage, de personnages confrontés à l'Horreur urbaine, souvent voués à basculer dans le crime et condamnés par l'irréversibilité de leurs choix moraux. Une Oeuvre visuellement désarçonnante, principalement composée de mouvements de caméra fiévreux, alertes, incapables de se stabiliser ; une atmosphère décadente, jouant aussi bien sur les pluies torrentielles et la pénombre que sur les tonalités ocres, les lumières feutrées et les contre-jours...
Situé à mi-chemin entre l'effervescence lumineuse, hachurée de Tirador et l'épopée nocturne infernale que représente le choc Kinatay Ma' Rosa demeure donc un pur film de Brillante Mendoza. On y remarque à nouveau un récit linéaire mais pratiquement perforé dans son découpage formel ; des personnages que l'on suit dans une trajectoire temporelle immédiate, totalement ancrés dans le présent ; une ville grouillante, gangrénée par le vice et la violence et une musique quasiment absente du métrage.
Imprévisible, parfois agressif et volontairement choquant ce nouveau long métrage reste un joli morceau de bravoure sur le plan de l'efficacité. Comme souvent avec le cinéaste philippin les enjeux narratifs sont clairement définis, servis par la ténacité des quelques personnages de cette famille payant le prix de ses petits commerces. Une fois encore Brillante Mendoza signe un périple à petite échelle d'une renversante maîtrise, moderne et moralement passionnant car équivoque, âpre et sans concessions. J'aime beaucoup.
Créée
le 13 déc. 2016
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