Michèle Laroque époustouflante, éblouissante !

Michèle a récemment réalisé un film sobrement intitulé "Brillantissime". C'est un qualificatif qu'on peut attribuer sans soucis à l'ensemble de sa carrière et à l'étendue si vaste de sa palette émotionnelle.
Débutant dans la Classe où elle rencontre Pierre Palmade & Muriel Robin, qu'elle va aimer en 1996 pour un duo triomphal, sautillante et bondissante dans Les Enfoirés, ébouriffante dans "Pédale Douce", émouvante dans "Épouse-moi" et tant d'autres films...


"Ma vie en rose" est sans conteste un tournant dans sa carrière vertigineuse. Ce film traite d'un sujet inédit en 1997, quand 20 ans plus tard les transgenres sont de plus en plus répandus.
Le film parvient avec habilité et souplesse à dépeindre les travers d'une société absolument pas préparée aux petits garçons déguisés en filles, alors que les mêmes se bidonnent devant les Petites Annonces d'Elie aux mêmes années, ou encore Didier Bourdon campant régulièrement des femmes dans Les Inconnus six ans auparavant.


Michèle est une femme toujours sexy, une mère plutôt aux normes et tolérante dans la limite du possible. Lorsque son jeune fils emprunte ses habits, ses robes et ses chaussures à talon, elle eût été la première à en rire, fait avec l’innocence et la naïveté caractéristique enfantine, ça ne prouve rien, ne prête pas à conséquence.
Deux fois, trois fois, la plaisanterie ne prend plus surtout lorsqu'elle est en public. La honte, le licenciement, le lynchage, le déménagement vont poursuivre la famille au bord du gouffre, des larmes et des crises de nerf. Porté par une sublime Michèle Laroque, qui fait peur tant la colère la gagne, qui s'écroule de sanglots, qui est à bout, et qui malgré tout reste une bonne mère, est saisissante.
Voilà un film qui marque, et qui marquera sa carrière puisque cela lui a permis de se faire repérer aux Etats-Unis, de réaliser ses propres films outre atlantique (Mon voisin du dessous), de faire ses preuves en tant que réalisatrice française, bluffante. Actrice en or qui fait perler les larmes, son interprétation grandiose reste en mémoire, crédible en toute circonstance.
Il y a toujours une oeuvre en décalage avec les autres, un long métrage à part dans une filmographie, dans celle de Laroque, beaucoup d'ovnis, de cultes, d'absurde, de comique "L'anniversaire", il y aurait beaucoup à dire sur plusieurs de ces films.
Mais incontestablement, le plus émouvant, le plus empathique de cette mère désespérée et désœuvrée, si vous souhaitez prendre le plus magistral des cours de comédie, regardez Michèle comme vous ne l'avez jamais vu, déjà bluffante dans son duo avec Palmade, elle vous enivrera et vous transportera très loin dans une vie plus noire que rose, qui assurément vous en fera voir de toutes les couleurs.

SebRendly
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 15 mai 2020

Critique lue 305 fois

Seb Rendly

Écrit par

Critique lue 305 fois

D'autres avis sur Ma vie en rose

Ma vie en rose
franche
8

Emouvant

Ma vie en rose, c'est le film complémentaire à "Tomboy" de Céline Sciamma. L'histoire d'un petit garçon qui souhaite être une fille et se heurte à l'incompréhension de son entourage. C'est juste,...

le 22 mai 2011

4 j'aime

2

Ma vie en rose
Jinxuan
8

Critique de Ma vie en rose par Jinxuan

Ludo est un enfant, un enfant rêveur. Pour lui tout est possible, et tout est possible naturellement. "Quand je serai une fille, j'épouserai S." Pour lui c'est juste une question du temps. Il est né...

le 17 juil. 2016

1 j'aime

1

Ma vie en rose
jeunomade
8

Un film qui voit la vie en ROSE !!!

Enfin un film évoquant l'homosexualité et le transgenre sans une fin dramatique ! Marre des films aux héros gigolos, drogués, amoraux, assassinés, torturés et j'en passe... Ici, une villa lambda dans...

hier

Du même critique

Les Nouvelles Aventures de Sabrina
SebRendly
10

Encore un reboot macabre !

A l'heure des reboot, remake, spin-off et autres préquels, il est définitivement impossible de faire mieux que la sulfureuse et charismatique Melissa Joan Hart. L'icône de notre enfance, les...

le 10 févr. 2019

2 j'aime

Tin & Tina
SebRendly
6

Obstine

J'ai rarement éprouvé autant de dégoût à regarder un film. Sans jeux de mots macabres, j'ai été contraint de le regarder en petites coupures. Donald Reignoux en père de famille sérieux, pas très...

le 1 juin 2023

1 j'aime

1

Monstre : L'histoire de Jeffrey Dahmer
SebRendly
4

De l'air Dahmer, ou je fais un malheur !

Autant être franc : j'ai détesté. Cela semblait impossible d'aller jusqu'au bout, des longueurs épouvantables, des temps de sociétaires (pire qu'aux Grosses Têtes), et on n'était qu'au premier...

le 10 mars 2023

1 j'aime