Petite comédie fantastique française qui je crois a été oubliée. Alors qu’elle possède deux acteurs au meilleur de leur forme et quelques invités qui n’ont rien de la pacotille.


Sans des moyens colossaux numériques ou autres, cette comédie parvient à créer un univers fantastique plutôt rigolo. Certes, la modestie de moyen se fait sentir dès que les personnages sortent du réel pour entrer aux marges de l’enfer (ce bar un chouïa caricatural) ou aux portes du paradis (qui ont la bonne idée de singer la bureaucratie terrestre).


J’avoue que je suis bien conscient d’avoir l’oeil indulgent pour ce film. Froidement, sans doute que je le trouverais juste moyen, souffrant de nombreux défauts qui vont bien au delà du manque de moyens mis à contribution.


D’abord, son rythme n’est pas maîtrisé. Dans sa structure même, il y a des temps morts beaucoup trop longs pour une comédie. Cela crée des déséquilibres. Le film apparaît bancal, mal foutu.


En fait, il repose entièrement sur la complémentarité entre un démon espiègle (Daniel Auteuil) et une jeune femme dépressive (Josiane Balasko). Tout ce qu’il y a autour de leur relation n’est finalement que décorations et prétextes à quelques gags secondaires.


A ce propos, j’ai particulièrement aimé retrouver la bouille de Jean Benguigui, un acteur plutôt récurrent dans le cinéma comique français des années 80/90 et qui est un peu trop absent de nos jours à mon goût. De même que l’austère figure mais pleine d’autorité d’un Michael Lonsdale par exemple.


L’essentiel est bel et bien le duo pétaradant que constituent Daniel Auteuil et Josiane Balasko. Je trouve leurs échanges plutôt réussis. Les dialogues sont impeccablement dits, dans le rythme, dans les ruptures. Ils sont parfois assez drôles. Les deux comédiens assurent.


Pour ces deux là, de même que pour l’audace de principe (d’avoir osé un film fantastique pour une comédie, malgré tous les périls dus à l’univers qu’il fallait créer sans tomber dans le grotesque), j’ai envie d’appuyer ce petit film, même si je suis tout à fait conscient qu’il est effectivement plein de défauts.


Trombi

Alligator
6
Écrit par

Créée

le 17 juil. 2016

Critique lue 561 fois

1 j'aime

Alligator

Écrit par

Critique lue 561 fois

1

D'autres avis sur Ma vie est un enfer

Ma vie est un enfer
ylath59
3

Ton film aussi Josiane, ton film aussi...

Ce film me fascine... À chaque visionnage, j'ai l'impression qu'ils ont essayé de combiner tous les défauts des acteurs présents à l'écran et de les porter à leur paroxysme. Sorti en 1991, Ma vie...

le 13 juin 2021

4 j'aime

2

Ma vie est un enfer
Truman-
5

Critique de Ma vie est un enfer par Truman-

Une de ces nombreuses comédies Françaises des années 90 qui a sombré dans un oublie des plus total , et c'est un peu normal car Ma vie est un enfer est une comédie assez fade a l'humour inégal mais...

le 16 juil. 2013

4 j'aime

Ma vie est un enfer
rivax
2

Critique de Ma vie est un enfer par rivax

A classer dans la catégorie humour vulgaire, ne serait-ce que pour la scène où Dan Auteuil fait littéralement chier une porte.... La classe internationale.

le 23 févr. 2012

3 j'aime

Du même critique

Cuisine et Dépendances
Alligator
9

Critique de Cuisine et Dépendances par Alligator

Pendant très longtemps, j'ai débordé d'enthousiasme pour ce film. J'ai toujours beaucoup d'estime pour lui. Mais je crois savoir ce qui m'a tellement plu jadis et qui, aujourd'hui, paraît un peu plus...

le 22 juin 2015

55 j'aime

3

The Handmaid's Tale : La Servante écarlate
Alligator
5

Critique de The Handmaid's Tale : La Servante écarlate par Alligator

Très excité par le sujet et intrigué par le succès aux Emmy Awards, j’avais hâte de découvrir cette série. Malheureusement, je suis très déçu par la mise en scène et par la scénarisation. Assez...

le 22 nov. 2017

54 j'aime

16

Holy Motors
Alligator
3

Critique de Holy Motors par Alligator

août 2012: "Holly motors fuck!", ai-je envie de dire en sortant de la salle. Curieux : quand j'en suis sorti j'ai trouvé la rue dans la pénombre, sans un seul lampadaire réconfortant, un peu comme...

le 20 avr. 2013

53 j'aime

16