Troisième passage derrière la caméra pour Josiane Balasko qui nous livre ici une comédie fantastique unique en son genre mettant en scène un pacte avec le diable pour le moins hors du commun. Nous suivons donc les péripéties de la pauvre Léah, une trentenaire au physique ingrat et à la vie dure campée par l'actrice elle-même (un classique chez Balasko) signant malencontreusement un pacte avec Abargadon, un démon des enfers vicieux, lubrique et fieffé manipulateur, interprété par l'excellent Daniel Auteuil, survolté et presque méconnaissable.
Retrouvant l'actrice française pour la cinquième fois, il nous livre une prestation mémorable en diablotin porté sur la chose, vulgaire et atypique, multipliant les frasques les plus insensées, que ce soit déféquer à travers le trou de serrure d'un voisin énervant (Jean Benguigui), vieillir la mère de sa "propriétaire" (Catherine Samie, excellente en quinquagénaire qui ne veut pas vieillir) à vue d'œil ou encore offrir à un psy macho une expérience homosexuelle pour le moins inhabituelle, Abar déploie tout son talent pour le mauvais goût extrême à nous en faire péter les zygomatiques.
Si le film s'éternise quelque peu sur sa fin dite 'dramatique', Ma vie est en enfer regorge cependant de passages cultes et de situations autrement cocasses autour d'un scénario original et finalement pas si bête que ça, dévoilant ici et là des valeurs plutôt agréables. Réalisation maîtrisée, effets spéciaux réussis, acteurs survitaminés et dialogues jouissifs complètent cette comédie diabolique passée depuis comme une référence dans le genre tricolore.