La vie d'ado commence, phéromones à fond les ballons pour une jeune femme, problème : quelque chose cloche lors de la mise en pratique. Le diagnostic du gynéco fait l'effet d'un couperet à la jeune ado : elle n'a pas de vagin. Comment se sentir femme, comment passer à côté de toute une vie sexuelle (avec ou sans partenaire), comment soutenir le regard des autres (dans une société où les relations sexuelles sont un tableau de chasse fièrement brandi) ? Que l'on soit un spectateur masculin ou féminin, impossible de ne pas se sentir concerné par la détresse de ce personnage (excellente Marie Ziegler, comme d'habitude), de ne pas suivre avec compassion son parcours de reconstruction douloureuse mentalement et physiquement (on serre les dents lors des "séances d'élargissement vaginaux"), de ne pas vouloir baffer ce gynéco qui fait très mal son métier (il lui balance la nouvelle sans compassion, ne lui dit jamais qu'elle a le droit - aussi - de se sentir femme sans avoir de vagin dans l'immédiat... Heureusement que
l'infirmière le mentionne à la fin,
elle, on l'aime bien.). Fitting It est salutaire pour les ados, spécialement les jeunes femmes qui font la rencontre de leur sexualité, mais aussi pour tous les adultes qui découvrent cette pathologie peu connue. Sans jamais tomber dans la vulgarité (le piège de pareil sujet), et en se positionnant du point de vue de son héroïne en souffrance qui essaie de se reconstruire (pour au final
accepter que ce que l'on a dans les sous-vêtements n'est pas une fatalité et ne définit pas l'ensemble de ce que l'on est
: une magnifique morale), Fitting It est un très beau film à fleur de femmes.