Maalbeek
6.6
Maalbeek

Court-métrage documentaire de Ismaël Joffroy Chandoutis (2020)

Ce court métrage signé Ismaël Joffroy Chandoutis a de quoi déstabiliser, aussi bien par le sujet abordé que par son traitement. Si comme moi avant la projection, le titre ne vous évoque rien de particulier, vous tomberez d’assez haut. Maalbeek est une station de métro à Bruxelles, où un attentat à la bombe fit plusieurs victimes, le 22 mars 2016. A cette époque, Ismaël Joffroy Chandoutis empruntait le métro à Bruxelles et descendait à cette station à l’horaire de l’attentat. Le destin lui a valu d'échapper à l'attentat. Cela l’a incité à rechercher les victimes et il a retrouvé une personne qui fut hospitalisée et traumatisée et qui a heureusement survécu, bien qu’avec quelques séquelles, d’abord physiques mais surtout psychologiques. Pour mettre tout cela en scène, le réalisateur choisit un traitement qui tient essentiellement de l’animation, même si son travail est trop particulier pour entrer dans des cases bien précises. Ainsi, le début nous montre un espace de transport en commun, même si on a du mal à l’identifier. Normal, le réalisateur choisit d’éclater en quelque sorte son image (travail plus ou moins pointilliste), en faisant évoluer le lieu au ralenti, signifiant que le moment de l’explosion constitue l’instant fatidique, même si on ne comprend qu’avec le recul ce qu’on a observé. On le comprend en particulier lorsqu’il donne la parole à la victime qu’il a retrouvée. Tout reste flou, en particulier parce que la victime ne se souvient qu’à partir du moment où elle s’est réveillée à l’hôpital. Bien évidemment, quand elle a compris par où elle était passée, elle a fouillé son cerveau. Mais, elle arrive à la conclusion qu’elle connaît mieux l’attentat parce ce qu’elle en a retrouvé comme informations dans les médias que par ce qu’elle s’en souvient effectivement. Ce court métrage est donc bien particulier, avec son aspect documentaire effrayant et un traitement esthétique qui peut laisser perplexe. Ceci dit, avec le recul, on comprend que tous les choix du réalisateur sont mûrement réfléchis et parfaitement adaptés à la situation et aux effets qu’il recherchait.

Electron
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le 19 juin 2022

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