Haaa ces films sur l'Amérique perdue, j'aime ça. Vanishing Point, Bonnie and Clyde, Easy Rider, ...

Car c'est bien de ça dont parle le film ; le 'no future' est enfin arrivé, nous sommes en plein dans le rien ; d'ailleurs c'est bien simple tout le monde a cessé de se battre, il n'y a plus que des gens qui errent sans véritable but.

Au fond, Macadam à deux voies, c'est un peu la suite de La fureur de vivre dans lequel les jeunes cherchaient des sensations pour vivre, comme s'il y avait encore de l'espoir ; ici, il n'y a plus d'espoir, et les courses de voiture ne sont plus là pour donner des sensations mais plutôt pour passer le temps. D'ailleurs, des vraies courses, on en voit aucune de tout le film, comme si cet objectif n'était qu'illusion.

Il y a tout de même une faible étincelle de vie qui jaillit. Le dialogue est simple : "Est-ce un jeu?" demande la hippie, "Pas encore" répond celui qui est en train de tomber amoureux. Le jeu, c'est celui de la vie, de l'amour.

Le personnage interprété par Warren Oates est des plus intéressant ; d'un point de vue purement dramaturiguqe, c'est un personnage simple dont le trait de caractère principal est la mythomanie. Cette aprticularité est admirablement bien exploitée par le scénariste : tantôt les mensonges sont ridicules, tantôt ils permettent aux conducteurs de se faire de l'argent. Mais au delà de cette dimension technique, il faut saluer la symbolique toute faite : le mythomane passe son temps à raconter ce qu'aurait pu être sa vie et ce jusqu'au bout. Lorsqu'il dit à la hippie qu'il veut se poser, raccrocher, il est fort probable qu'il lui ment encore. C'est d'ailleurs sans problème qu'il reprendra ses activités une fois la 'course' terminée.

Autre moment marquant, il s'agit du mécanicien qui accompagne le conducteur principal ; à un moment il crain pour sa vie, ce moment est bien choisi puisque c'est la seule fois où le héros est animé par une passion. Comme si l'espoir de truover un sens à tout ça et donc la crainte de la mort pouvait être contagieuse.

Vous l'avez compris, je suis resté fascinné par ce scénario trépident, intelligent, audacieux. Les personnages sont très bien construit, la narration est simple mais fonctionne parce qu'elle permet d'y glisser toute l'interprétation qu'on veut.

La mise en scène suit le cours. Simple, épurée à l'extrême, jusqu'à une itnerprétation frolant l'anti jeu (et non le non-jeu digne d'un Eastwood). Dans ce film, tout le monde évite de se laisser emporter, depuis le chef op' jusqu'aux acteurs. On laisse poser la caméra, et on se laisse guider par els quelques dialogues. Rien de plus. Une simplicité ultra efficace, audacieuse, trépidente.

Bref, Macadam a deux voies est un excellent film pour se plomber la soirée. Je trouve le film très finement intelligent. Néanmoins je regrette qu'il n'y ait pas eu de courses de voiture, même si c'est justifié.
Fatpooper
10
Écrit par

Créée

le 24 janv. 2013

Critique lue 2K fois

12 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 2K fois

12

D'autres avis sur Macadam à deux voies

Macadam à deux voies
Sergent_Pepper
8

Les êtres inachevés.

Le road-movie, un genre en soi, est la plupart du temps un argument d’écriture facilitant la dynamique et la dramaturgie : un voyage initiatique (Alice dans les villes), une fuite en avant (True...

le 29 nov. 2016

25 j'aime

9

Macadam à deux voies
oso
8

Au royaume du piston

Voilà un chouette archétype du film anti-spectacle poussé à son paroxysme. Macadam à deux voies est un road movie épuré à l’extrême uniquement rythmé par le rugissement des moulins que des allumés du...

Par

le 9 févr. 2016

19 j'aime

4

Macadam à deux voies
Fatpooper
10

L'apathie de vivre

Haaa ces films sur l'Amérique perdue, j'aime ça. Vanishing Point, Bonnie and Clyde, Easy Rider, ... Car c'est bien de ça dont parle le film ; le 'no future' est enfin arrivé, nous sommes en plein...

le 24 janv. 2013

12 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

120 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

108 j'aime

55