Le chaud et le froid

Je vais avoir du mal à juger ce film, car il m’a beaucoup divisé. J’ai adoré certains aspects du film et il y en a d’autres que j’ai détestés.

Ce drame de 1969 nous fait voyager du Texas à New York, avec Joe, dont le rêve de devenir un gigolo se confronte bien vite à la réalité.

L’histoire ne m’a pas convaincu, surtout en raison du personnage de Joe qui est si innocent, si naïf, si écocentré, qu’il en devient souvent risible. On se demande comment un individu peut-être aussi à côté de la plaque, et j’ai eu du mal à éprouver de l’empathie pour lui. Ratso, le SDF, n’est pas plus convaincant, et sa définition est clairement stéréotypée. La relation entre les deux personnages est téléphonée à souhait. C’est déjà la première chose qui a coincé pour moi. Difficile de visionner un film avec des personnages principaux avec lesquels on n’accroche pas du tout. Aussi cette histoire de gigolos qui se retrouvent coincés avec un SDF manque cruellement de subtilité. Les dialogues sont épuisants, avec des « pédé » et des « tantouze » récurrents, qui m’ont souvent fait saigner les oreilles. Aussi le scénario est extrêmement prévisible, je n’ai pas été surpris une seule fois par le déroulement des événements.

Par ailleurs, je n’apprécie pas particulièrement Jon Voight, qui est un acteur qui m’indiffère complètement. Je ne sais pas me l’expliquer, c’est physique… Il ne plait pas.

Heureusement, j’ai aussi trouvé des choses particulièrement réussies dans ce film. Il y a par exemple une certaine forme de génie dans le montage, notamment dans les scènes de flash-back, qui bénéficie d’une dramaturgie et d’une confusion maitrisée complètement folle. C’est le point fort du film. La musique est intéressante. L’ambiance est atypique et ça m’a plus.

Mais surtout, Dustin Hoffman est un acteur que j’apprécie beaucoup, et ce duo d’acteur est un peu à l’image du chaud et du froid pour moi. Dommage que son personnage ne soit pas plus subtil. En ce qui concerne la performance d’Hoffman, elle est très honorable. Une fois encore je ne saurais m'expliquer. J’aime tout simplement ce qu’il dégage.

Le plus gros défaut du film est sans doute sa fin, décevante et convenue comme j’ai rarement vu. Aussi, si le scénario nous met mal à l’aise (cela est certainement voulu) mais ça ne sert pas toujours l’œuvre et le message qu’elle véhicule.

Je n’ai pas envie de tergiverser plus longtemps sur ce film. Je conclurais en disant que j’ai été extrêmement divisé sur mes impressions, et qu’en faisant la synthèse ici, je m’aperçois que je classerais cette production au milieu du panier, en dépit du fait qu’il s’agisse d’un grand classique du cinéma américain.