Voici le Macbeth nouveau, conceptuel, très théâtral et un peu rétro-futuriste dans son utilisation pas toujours convaincante du numérique.
Les effets de transition sont intéressants, un peu trop tape-à-l’œil parfois, les décors donnent une atmosphère oppressante et singulière au fort potentiel, mais la mauvaise qualité des effets spéciaux empêche l'immersion totale. En ce qui concerne la suspension d'incrédulité, le parti-pris fonctionne finalement moins bien que la radicalité de Lars Von Trier dans Dogville et ses décors à la craie.
Les personnages donnent l'impression de flotter devant leur fond vert, comme s'ils n'étaient pas réellement là.
Problème plus grave sans doute, les acteurs eux-mêmes (et notamment Mark Rowley dans le rôle titre), ne sont pas toujours à la hauteur du texte, semblant buter sur les mots quand il faut y apporter de l'émotion, et sur l'émotion quand il faut se concentrer sur le texte.
Décalage visuel, textuel, émotionnel... qui tire vers le bas une idée forte, qui aurait peut-être forcé l'admiration il y a 20 ans mais n'est pas tout à fait à la hauteur de ses ambitions en 2018.