Doux, dur et dingue

A la moitié du XIXe siècle, Daniel Morgan, dit Mad Dog, est condamné aux travaux forcés durant plusieurs années à la suite d'un larcin. Une fois en liberté, il va s'allier à des aborigènes et devenir un ranger en proie à l'autorité locale.

Après ses déboires au début des années 1970, surtout à cause de The last movie, Dennis Hopper était alors persona non grata à Hollywood et dut alors s'exiler pour la seule fois de sa carrière en Australie, alors qu'il était sous l'emprise de substances illicites, afin de pouvoir continuer à travailler. Et quoi de mieux que ce rôle mythique, où Daniel Morgan y garde encore une certaine réputation en tant que plus célèbre bandit Australien, dans un film que je dirais étonnant, voire stupéfiant.

Déjà, c'est magnifique visuellement parlant, mais à travers ce personnage à la fois excentrique et idéaliste, qui a été crée de manière ironique par le système qui l'a injustement condamné parce qu'il était Britannique à l'origine, Philippe Mora propose une ambiance à la lisière du fantastique. Notamment à travers le personnage de l'aborigène joué par David Gulpilil, qui va en quelque sorte entrainer Mad Dog à devenir ce ranger, notamment à vivre dans la nature. Mais le plus gros du spectacle est assuré par Dennis Hopper qu'on voit, et qu'on sent même, dans un état second, avec ce regard qui peut être vitreux, à l'allure de plus en plus négligée, mais qui va représenter ce que l'Australie a accouché de plus mauvais. Provoquer à la fois les autorités locales, voler les fermiers, mais il garde un côté Robin des bois en leur rendant la somme de 1 livre. Jusqu'à une fin assez magnifique qui sonne comme une dernière agonie.

C'est un film peu connu en France, mais par la puissance de son image, de son acteur principal et de son atmosphère, il ne mérite que des louanges.