"Si la majorité du public occidental a découvert Soi Cheang avec le tétanisant Limbo, ce virage radical nous donne à découvrir une nouvelle collaboration sous l’égide du studio mythique Milkyway depuis Accident (2009). Connaissant le pedigree d’un producteur-réalisateur comme Johnnie To, dont les effets de styles et les changements de ton récurrents sont gages de qualité, Mad Fate ne lésine donc pas avec son humour décalé et son scénario alambiqué. Les personnages peuvent-ils seulement lutter pour changer leur destin et réprimer leurs pulsions meurtrières ? À force de tirer tous les filons divinatoires, la réponse est amenée avec beaucoup de confusion malgré la merveilleuse idée de peindre la folie sous une pluie qui appelle le sang."


"Mad Fate s’inscrit avant tout comme une étude symbolique sur Hong-Kong et sa névrose. Peuplée de prostituées, de psychopathes, de fous et d’une police qui boîte, la cité ne s’écarte pas du portrait que le cinéaste en fait, comme à son habitude. Mais dans cette noirceur et cette puanteur indescriptible, est-il possible d’y trouver de la lumière ? De la vie ? Est-il possible de pardonner et de changer son destin ? Ces interrogations font partie d’un refrain mis en défaut par un changement de ton permanent, dont les bienfaits ne dépassent pas la demi-heure de visionnage. L’écriture est confuse et la narration s’emmêle. On ne sait jamais si on a affaire à un thriller policier ou à une comédie surnaturelle, là où son principal modèle, Mad Detective, avait réussi à conjuguer les deux registres."


"Ce dernier Soi Cheang, à l’intrigue difficilement lisible, peut toutefois trouver une pertinence si on la considère comme une version taoïste du Minority Report de Steven Spielberg. Le cinéaste hongkongais compense toutefois les défauts d’écriture de ses personnages en insistant sur les symboles qui alimentent les superstitions du médium, jusqu’à effacer cette frontière entre le réel et le surnaturel. Le rythme survitaminé du film et ses effets de style à outrance font que l’on s’égare dès que l’on entre dans la psyché des protagonistes. Contrairement à Only the River Flows, qui a choisi d’insister sur cet exercice, Mad Fate se heurte à ses bonnes intentions qui ne font pas bon ménage avec l’aura du thriller qu’il aurait souhaité être."


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Cinememories
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le 18 juil. 2024

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