Sus au Matin Léger de Lactel ! Les intolérants au lactose sont le fléau que traquent les néonazis de l'emmental, et dont le seul espoir de ces détesteurs de fromages (ou amateurs flatulents, au choix) est une jeune fille nommée Heidi... Sauf qu'on est bien loin de la version gentillette du feuilleton télé, ici Heidi est livrée avec une hache et l'intention de s'en servir contre les fascistes et les machos ! Quel dommage, pour ce si audacieux projet participatif (le budget est grappillé à force de dons, et ça se sent), de se perdre dans un rythme planplan entre deux scènes sous hallu, car on décroche facilement de Mad Heidi, on se confronte à un propos vite redondant passée la surprise, et on ne peut pas dire que le film puisse écoper honorablement d'un statut de nanar (il sait qu'il est débile, et en fait des caisses en ce sens, comme un Sharknado qui vole complètement sa dénomination "nanar"). On est plutôt sur un film série B à la Rodriguez, un film sauce barbecue (ici, sauce fromagère) qui s'éclate comme un petit fou avec son sujet, quitte à être le seul (on regarde sa montre, en se demandant s'il n'aurait pas mieux valu en rester au format moyen-métrage, voire court...). Le speech de départ est si fort, si puissant, si vite évaporé après la première rigolade, qu'on est persuadé que l'étirer comme ceci pour en faire un long est une mauvaise idée. Les effets spéciaux sont honorables, les acteurs s'amusent, la réalisation a quelques rares fulgurances (quand elle se rappelle qu'elle existe), et le principe de suivre une jeune femme qui tape sur du fasciste, forcément on dit oui. Le seul vrai problème de Mad Heidi est de n'avoir pas su incorporer une suite à son idée forte, et à trop vouloir tirer sur l'aligot pour le faire filer, il casse.