La matière est brute, intime, inspirée de la vie de l'interprète principale. Les images sont capturées à la longue focale, la mise en scène est conceptualisée, la musique organique. Mad love in New York est un film dense et lyrique, d'un romantisme noir et viscéral.


Harley aime Ilya. On ne connait rien de leur histoire, ni pourquoi ils sont là, dans la rue, dans les rues de New York, d'un bloc à un autre, faisant la manche pour acheter leurs doses d'héroïne. Le récit est fragmenté, les personnages évoluant dans une dimension parallèle, invisibles aux courants de la ville et de ses habitants.


Il y a du mouvement puis des pauses, des rues, des parcs, des allers et venues avec les sacs, de l'argent qu'on n'a pas, qu'il faut se procurer. Puis il y a Ilya pour lequel Harley est prête à se donner la mort, juste pour qu'il lui pardonne on ne sait quoi, pour lui prouver qu'elle aime. Ilya qui est là ou pas, la rejette ou la cherche. Ils sont comme les fantômes d'eux-mêmes.


La musique vient régulièrement nous happer au monde, rendant une dispute chorégraphique, un shoot élégiaque, un travelling graphique, accompagnant surtout une constante transformation du réel. Mad love in New York n'est pas un drame social sur des junkies newyorkais, c'est une histoire de corps qui se cherchent et se heurtent, de veines à pénétrer ou à couper, un récit brutal et doux sur des êtres qui s'échappent.


Arielle Holmes porte le film avec une justesse de jeu impressionnante. On la verra bientôt chez Andrea Arnold, ce qui n'est pas rien. À ses côtés, Caleb Landry Jones, vu dans Antiviral, compose un personnage vampirique et presque opaque.


Mad love in New York de Josh et Benny Safdie est un film qui reste dans la tête.

pierreAfeu
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le 7 févr. 2016

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pierreAfeu

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