Etrange épopée

Film culte, série B, premiers pas de la future vedette internationale que deviendra Mel Gibson, ce film aura marqué. Et pourtant à le revoir sur grand écran on peut se poser la question pourquoi. Sa violence inédite pour l'époque ? Celle de ces bikers sans pitié, qui tuent femmes et enfants ? Celle de Mad Max lui même ? Ou parce que ce film marque le renouveau du cinés australien et renoue avec le succès financier ? Difficile à dire lorsqu'on est en face de cet objet incongru qui donne l'impression de ne jamais véritablement démarrer. Évidemment, si il est rediffusé aujourd'hui dans les cinémas c'est parce qu'un nouveau film mettant en scène Max Rockantansky sort sur nos écrans. Alors la question devient : quel est la raison du mythe ? Je m'étais posé la même question au moment ou je regardais Terminator l'année dernière, également sur grand écran. Comment ces séries B arrivent elles à fasciner autant ? En fait, je crois que je n'ai pas de réponse. Mais Mad Max démontre plus de perversion et donc plus d'intelligence que le film avec Schwarzenegger. C'est un film étrange, qui montre une idylle avec une mélodie mielleuse à souhait puis un cauchemar l'instant d'après sur fond de musique insistante. Le montage ne dynamise pas toujours l'ensemble même si les courses-poursuites sont de bonne facture, surtout la première.
Sur le fond, on pourra remarquer que les criminels sont tous un peu fous et s'habillent et se coiffent comme des folles. Ils sont pourtant globalement hétérosexuels. En face, Max a une famille, est un représentant de l'ordre, et ses potes sont eux aussi habillés tout en cuir. Dur de déchiffrer si le réalisateur envoie un message, ou propose une quelconque réflexion. Les lignes semblent brouillées.
Au final, le succès de ce film est peut être du à son atmosphère éthérée, son non-rythme genre film art et essai et à sa fascinante violence léthargique.