Dimanche après midi pluvieux, trois tonnes de repassage à faire, et la motivation n’est pas au rendez-vous. Mais le linge ne va pas se repasser tout seul… Quoi de mieux pour le coup de faire ses corvées ménagères en se regardant un petit classique de chez les classique. Petit coup d’œil rapide sur l’étagère des blurays et tout d’un coup comme une envie soudaine de sable, de buggys, de courses poursuites et de violence. L’heureux élu sera le grand prix 1982 du film fantastique d’Avoriaz, l’énormissime Mad Max 2 avec un tout jeune Mel Gibson encore peu connu. Un film qui a bercé toute une génération, souvent repris, imité, plagié, mais jamais égalé. Un film culte.

Film post-apo de référence, surpassant sur bien des points le premier opus (même si là les avis divergent), Mad Max 2 est, sous ses airs de film barbare, bien plus intéressant qu’il n’y parait, nous montrant un futur qui pourrait réellement se produire si ce scénario se produisait réellement tant l’homme est capable de choses abjectes lorsqu’il faut écraser l’autre pour avoir ce qu’il désire. La loi du plus fort en somme, avec d’un côté ceux qui essaient tant bien que mal de survivre en communauté, de l’autre ceux qui s’organisent en bande afin de piller et détruire pour assouvir leurs besoins, et enfin les « loups solitaires », comme c’est le cas de Max et de son acolyte à la machine volante interprété par un Bruce Spence (la série Legend of the Seeker) excellent.
Mais sous ses airs de film post-apo, avec pour thématique principale la défense de cette raffinerie des attaques de bandits motorisés, se cache en fait clairement une sorte de western futuriste empruntant aussi bien à Fort Alamo de John Wayne qu’au cinéma de Sergio Leone. Le personnage de Mel Gibson est en effet très proche ici de ceux incarnés par Clint Eastwood dans des films comme Et Pour Quelques Dollars de Plus ou encore Le Bon, La Brute et le Truand, solitaire, presque froid. Les paysages désertiques australiens envoient d’ailleurs directement à cette ambiance western et le charme opère de suite.

Point indissociable de Mad Max 2, ce sont ses courses poursuites toutes plus géniales les unes que les autres qui malgré l’âge avancé du film (plus de 30 ans tout de même) n’ont pas pris une ride et gardent toute leur puissance. L’assaut final sur le camion reste et restera une scène d’anthologie encore de nombreuses années. Une fois de plus, les paysages désertiques y sont pour beaucoup, avec ces routes qui semblent sans fin, ne donnant que plus de puissance aux diverses crashs et carambolages qui parsèment le film. Voir l’Interceptor de Max filer à fond la caisse toute nitro enclenchée poursuivie par des buggys farfelus et des motos montés d’arbalètes à multi-carreaux, cela peut paraitre complètement kitch mais pourtant dans l’univers que nous dépeint George Miller, ça passe tout seul.
Si Mad Max 2 est ce qu’il est aujourd’hui, c’est aussi grâce à ses méchants complètements fous, aux tenues vestimentaires improbables, croisement entre le look punk et des tenues sadomasochistes. Entre son grand méchant bodybuildé, défiguré, court vêtu de cuir et de pics en fer, affublé d’un masque pur style Jason Voorhees, et un Vernon Wells (le méchant de Commando), crête rouge sur la tête, plumes noires sur les épaules, et pantalon en cuir avec fesses apparentes via des trous découpés au ciseau, il faut avouer que ca donne un côté complètement barré et décalé au film.
Mad Max 2 a clairement posé les bases de tout un genre et beaucoup comme dit plus haut se sont donc inspirés de tout ça (pour ne pas dire plus comme plagiat ou pompage éhonté). Les premiers ont été les italiens et les philippins qui, dès qu’un film fonctionnait, produisaient des tonnes d’ersatz souvent très Z comme ce fut le cas avec Les Nouveaux Barbares de Enzo G. Castelleri ou Apocalypse Warriors (Equalizer 2000 chez nous) de Cirio H. Santiago. La liste serait trop longue à faire. Même le Waterworld (1995) de Kevin Kostner en reprend en gros le même scénario, remplaçant le gazole par l’eau potable. Plus proche d’aujourd’hui, c’est le très fun Doomsday (2008) de Neil Marshall qui s’en rapproche le plus, avec ses punks psychopathes et son héroïne parcourant un univers post-apocalyptique en voiture noire.

Oui, Mad Max 2 est bel et bien un film qui dans son genre a marqué toute une époque, le genre de film qui de visionnage en visionnage et d’années en années ne prend pas une ride en gardant toute sa puissance. Un film culte, tout simplement.
cherycok
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le 2 mai 2014

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