Pas revu le film depuis sa sortie en 2015. L'autre film, Furiosa, a rallumé le moteur et réouvert les mirettes en grand afin de revoir donc pour la première fois depuis neuf ans, Mad Max : Fury Road, le DVD acheté, avec en prime ceux des deux premiers films du même Georges Miller avec Mel Gibson dans la foulée. De quoi faire un régime de cinéphagie de mécaniques rugissantes le temps d'un week-end.
Mad Max : Fury Road avait été vu en n'ayant laissé que quelques sillons tracés par les pneus des bolides dans le souvenir. Tout avait filé vite, comme si je n'avais jamais eu le temps d'assimiler ce que les yeux avaient transmis et c'en fut forcément le cas. D'ici à comparer ma masse de matière grise à un moteur diesel, il n'y a qu'un tour de roue à faire. Bref, ça ne m'avait pas si bien marqué malgré le spectacle post-apocalyptique.
Au résultat du nouveau visionnage, ce fut une redécouverte avec des scènes et des détails que j'avais oubliés. Il faut prendre le bolide en marche dès le début, sinon, on est vite violemment laissé sur le sol sableux du désert, les poursuivants pouvant nous écraser sans hésiter. Le personnage de Max, ici, est joué par Tom Hardy. Un Max que je trouvais en retrait au cinéma, le personnage de Furiosa (très bonne Charlize Theron), avec qui il finit par s'allier, dépassant même celui de l'ancien intercepteur hanté par ses fantômes et devenu à moitié autiste et asocial. Comme celui de Mad Max II d'ailleurs que jouait Mel Gibson.
Le film est une course-poursuite effrénée, à travers des paysages époustouflants, à gros régime de moteurs rugissant, d'acier rafistolé, de sable et de feu, dès que Furiosa démarre son camion, un porte-guerre servant de grande évasion pour une poignée de femmes qui étaient destinées comme pondeuses pour Immortan Joe (Hugh Keays-Byrne), une version masquée et ventripotente déifiée d'un dirigeant de Nestlé ou de Coca Cola d'aujourd'hui avec cette vision extrême de la hiérarchie verticalisée qui privatise : le paradis pour les élites vers le ciel et l'enfer pour un peuple affamé tout en bas et soumis au rationnement tyrannique de l'eau que veut bien donner à sa guise le bibendum répugnant...
... lequel n'aura que la mort qu'il mérite, d'avoir voulu régner sans partage comme le démiurge despotique qu'il aura été.
Ça va vite. On peine souvent à reprendre le souffle. Des passages sont impressionnants à l'image de la traversée du terrifiant ouragan de sable. D'un point de vue sentimental, la rencontre entre les anciennes Innombrables Mères et les jeunes femmes est vraiment émouvante, ...
... tout comme la passation des graines d'une des grands-mères guerrières trouvant le repos éternel, le visage serein devant le regard de l'une des fugitives lui envoyant un salut d'adieu. Un moment très fort.
Il y a aussi le personnage foufou de Nux (Nicholas Hoult) qui est particulièrement touchant, trouvant la rédemption en se libérant de l'endoctrinement d'Immortan.
Son sacrifice héroïque est montré comme un bel acte d'amour devant les yeux de celle qui la recueillait dans ses bras.
Si la première vision de ce Mad Max : Fury Road n'était pas la bonne, cette seconde séance neuf ans après fut une réelle redécouverte procurant un plaisir qui n'en a été que décuplé.