George Miller, 70 ans, oublié de tous depuis ses frasques enfantines mais non moins humanistes, revient en 2015 à ses premiers amours, un projet de très longue date au tournage chaotique mais au résultat saisissant. George Miller, 70 ans, te prouve qu'il en a plus dans le slibard que ton micro-pénis, qu'il peut enchaîner un nombre incalculables de séquences hautement jouissives à la minute, qu'il peut sans conteste proposer un blockbuster puissant sans jamais faillir. 70 ans.


Faire un quatrième opus tardif de la saga Mad Max, sans Mel Gibson, pourtant associé au rôle qui a lancé sa carrière, remplacé par le toujours aussi dingue Tom Hardy, dans un désert capricieux avec moult péripéties de tournage, avec une exigence inouïe pour éviter au maximum le tout-numérique, avec une telle maestria... Ça relève du génie. Tu veux reprocher à Tom Hardy de grogner à tout va avec ses habituels yeux de fou furieux : relis le titre du film. Tu n'aimes pas les nuits américaines un poil trop esthétiques : jamais le procédé n'a été aussi bien compris et travaillé. Tu trouves qu'il n'y a pas de scénario dans cette fresque épique sur l'éprouvant besoin de liberté de l'être humain et que tout se résume à deux courses-poursuites effrénées dans un désert visuellement époustouflant : pose-toi, prends une nouvelle fois deux heures de ta vie et contemple de nouveau.


Va chez l'ophtalmo, Fury Road est d'une beauté transcendante, interprété avec une hargne incommensurable par des acteurs habités (Charlize Theron donne tout et ça se ressent dès sa première apparition, volant la vedette au héros-titre). La mise en scène unique de Miller terrasse, obnubile, questionne, le réalisateur australien proposant un film presque muet où la beauté de chaque plan regorge d'un travail surhumain. Comme quoi ça peut être utile des reshoots. Faussement féministe, réellement humain en dépit de ses cascades enflammées et ses moteurs vrombissants, délivrant plusieurs couches de messages n'ayant pas forcément besoin de dialogues cérébraux pour être pleinement saisis, Mad Max 4 refaçonne le blockbuster, redéfinie le chef-d’œuvre, t'explique le 7e Art.

MalevolentReviews
9

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2015, Les meilleurs films des années 2010 et Les meilleurs films avec Charlize Theron

Créée

le 9 mai 2020

Critique lue 231 fois

2 j'aime

Critique lue 231 fois

2

D'autres avis sur Mad Max - Fury Road

Mad Max - Fury Road
Torpenn
4

Max et l'effet railleur

J'ai perdu l'habitude de me précipiter voir les dernières grosses sorties lors des premiers jours, mais baste ! Un cas de force majeur m'oblige à filer au cinoche aujourd'hui et quoi de mieux que les...

le 14 mai 2015

232 j'aime

155

Mad Max - Fury Road
Gand-Alf
10

De bruit et de fureur.

Il y a maintenant trente six ans, George Miller apportait un sacré vent de fraîcheur au sein de la série B avec une production aussi modeste que fracassante. Peu après, adoubé par Hollywood, le...

le 17 mai 2015

212 j'aime

20

Mad Max - Fury Road
Vltava_Tereza
5

Du sable plein les yeux.

Je suis assez bluffée de voir une note si élevée pour un film comme celui-ci, mais c'est une moyenne des différents avis et il est toujours intéressant de la relever ! Pour ma part : visuellement ce...

le 13 juin 2015

187 j'aime

26

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

68 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

44 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

40 j'aime

10