Mad Max : Fury Road est le quatrième volet de la saga sortie en 2015 et toujours réalisé par George Miller. Au sein d’un monde post apocalyptique dominé par l’oppression de communautés qui possèdent chacune des matières premières vitales pour la survie, avec l’eau ou encore le pétrole, celles-ci exercent leur pouvoir par la force et la privation des peuples qu’ils dirigent. Dans cette histoire on suit alors Max Rockatantsky, un homme solitaire en marge de toutes les sociétés, veuf et père d’une enfant morte, qui va se faire capturer avant de s’enfuir à bord d’un porte-guerre, avec lui Furiosa ainsi que quatre jeunes esclaves sexuelles du tyran Immortan Joe, se dirigeant à travers une perpétuelle course-poursuite vers la quête d’un endroit plus accueillant pour arrêter cette survie constante vers un mode de vie plus paisible.
Par ailleurs le film emploi à un but à première vue assez simple puisqu’il s’agit seulement d’aller d’un point donné vers un autre, mais c’est pourtant une structure extrêmement maîtrisée tant elle permet de comprendre les bouleversements auxquelles sont confrontés les personnages. Ceux-ci sont contraints de consacrer l’entière suite de leur existence vers l’endroit d’une inconnue totale, porté seulement par l’espoir d’une vie nouvelle, jusqu’à ce qu’ils comprennent que fuir sans cesse pour ne pas se confronter à ce que l’on connait n’est qu’une illusion invivable, tant l’imagination sera toujours embellie face à la brutalité du réel. Toute la mise en scène va d’ailleurs dans ce sens qui est dans un premier de rythmer au maximum toute l’action sans laisser place à la réflexion, que ce soit par le bruit assourdissant de la mécanique, les effets visuels « old school » pour toujours mettre en mouvement ce que l’on voit entre les différentes parties de la course poursuite, donnant un style particulier auquel on s’attache, et donc la mise en mouvement de tous les éléments à l’écran, puisqu’ici, l’arrêt c’est la mort immédiate. C’est donc par contraste dans un milieu de film plus lent que les émois des personnages seront dévoilés, prenant le temps de les comprendre et anticiper ce changement de plan, mais aussi de vision de leur existence.
Tout l’environnement du film ainsi que sa structure fait beaucoup penser aux westerns, ce qui est paradoxal pour un film futuriste qui s’inspire d’un genre du passé, mais pourtant, au-delà d’offrir un renouvellement du genre, cela permet un attachement immédiat à cet univers et aux personnages, totalement perdus dans une nature qui les dépasse. Perceptible d’abord d’un point de vue visuel avec ces longues étendues de terre inhabités, de tempêtes qui rappelle la domination ultime de la nature, la violence, la faible importance de la mort ou même la surreprésentation de voitures ou motos qui ne sont pas sans rappeler un stade artificiel des chevaux pour se déplacer de l’ouest américain d’antan. Mais c’est bien par les enjeux mêmes du film que l’analogie est flagrante. En effet la vengeance, la libération d’une communauté, la rédemption sont au cœur des tourments des protagonistes, tout comme la quête d’une « terre promise ». Une inconnue qui fait rêver, née simplement d’un souvenir, dans un monde où leur existence n’étant que réduit à survivre, se battre donne ici quelque chose vers quoi se rattacher, une raison pour laquelle se donner tant de mal à vivre, avec dans un coin de la tête cette endroit rêvé où tous les malheurs sont abolis.