Le sang


Voyageur. Dans ce monde bleu et ocre tu découvriras le bruit et la fureur. La guerre pour quelques litres d'eau ou d'essence. Ta vie s'écoulera, goutte à goutte, pour régénérer un sang corrompu. Le sang de l'inceste, affaiblit. Immortal Joe, cruel despote caparaçonné dans sa pourriture, maitre de l'eau et figure patriarcale, demi dieu pilleur du mythe asgardien.


Ce monde est cruel, chacun de tes pas se fera dans la douleur. Une nouvelle société s'est substituée à celle qui a disparu. Ici, il n'y a pas de hasard. Chaque objet, chaque rituel, chaque action, chaque décision est la conséquence d'une pensée. Ce monde est terrifiant car il est réel. Voyageur, tu sentiras la brulure du sable dans ta gorge, la morsure du métal dans tes chairs et la saveur du sang dans ta bouche. Le salut ne sera jamais offert, il faudra toujours l'arracher sur le cadavre d'un autre.


Le métal


Voyageur, tu es une excroissance, lié par le fer et le sang à ton vampire d’albâtre. Le métal rugira, sa rage te contaminera. Figure de proue christique, tu es enfermé dans cette camisole du passé. Tes souvenirs sont plus lourds que des chaines. La fureur s'embrasera autour de toi, métal et chairs fusionneront alors que les sables s'empourpreront. Lorsque le ciel deviendra terre, la liberté s'offrira à toi. Une renaissance tellurique dans laquelle tu puiseras de nouvelles forces.


Dans le désert tu trouveras un but, un avenir. L'inspiration. Elle est une synthèse, une fusion. La chair, le métal et le feu. Un feu sacrée qui la ronge et transperce son regard. Elle est la volonté, le changement. Mais tu ne le sais pas encore, tu es trop aveuglé par ton passé. Au loin, la horde se profilera, portée par le fanatisme et la transe. Rien n'arrête la rage.


Le vent


Après la fuite viendra le temps du combat. De nouveau, tu accorderas ta confiance. Tu seras le juge entre l'ancien et le nouveau, le bourreau du mâle et le témoin de la Fureur. Porteuse de vie elle peut aussi distribuer la mort. Les Valkyries chevaucheront une dernière fois à tes côtés. L'homme a échoué par la force, il périra par la vitesse.


Furiosa. Fragile. Féroce. Déterminée. Ses iris sont faits d'un acier qui ne refroidit jamais. La crasse et la poussière n'arrivent pas à entamer sa beauté. Elle est celle par qui tout a commencé et par qui tout s'achèvera. Voyageur, tu auras foi en elle et elle te rendra ton nom. Max. Elle t'a enseigné le courage dans la fuite. Tu lui apprendras la rédemption dans le combat. La liberté n'est pas un mirage accroché sur l'horizon d'un désert de sel. C'est une lutte, le choc du fer contre les os.


Le feu


Max, tu te battras, pour elles. Sur une ligne imaginaire, les funambules de la mort défieront le vide. L'ivresse du combat portée à son paroxysme, une danse macabre virtuose ou chaque action est héroïque. Tel un Siegfried moderne tu affronteras le dragon de métal hurlant. Chaque coup reçu sera rendu au centuple, en réaction à un passé qui t'a tout pris. Donneur universel, ta force est dans ton sang.


Quand la poussière retombera, il sera temps de reprendre la route. Celle qui ne conduit nulle-part.

Créée

le 19 mai 2015

Critique lue 492 fois

28 j'aime

14 commentaires

Alyson Jensen

Écrit par

Critique lue 492 fois

28
14

D'autres avis sur Mad Max - Fury Road

Mad Max - Fury Road
Torpenn
4

Max et l'effet railleur

J'ai perdu l'habitude de me précipiter voir les dernières grosses sorties lors des premiers jours, mais baste ! Un cas de force majeur m'oblige à filer au cinoche aujourd'hui et quoi de mieux que les...

le 14 mai 2015

232 j'aime

155

Mad Max - Fury Road
Gand-Alf
10

De bruit et de fureur.

Il y a maintenant trente six ans, George Miller apportait un sacré vent de fraîcheur au sein de la série B avec une production aussi modeste que fracassante. Peu après, adoubé par Hollywood, le...

le 17 mai 2015

212 j'aime

20

Mad Max - Fury Road
Vltava_Tereza
5

Du sable plein les yeux.

Je suis assez bluffée de voir une note si élevée pour un film comme celui-ci, mais c'est une moyenne des différents avis et il est toujours intéressant de la relever ! Pour ma part : visuellement ce...

le 13 juin 2015

187 j'aime

26

Du même critique

La Horde du contrevent
Alyson_Jensen
9

Le 24ème hordier

# Ajen, lectrice Jusqu'au bout. Je n'ai guère de souvenirs de ma rencontre avec la 34ème horde. Tout était dévasté. Ou en passe de l'être. Oroshi m'expliqua par la suite que nous avions survécu au...

le 16 mai 2017

110 j'aime

13

Everest
Alyson_Jensen
4

Les sous-doués passent l’Everest

Everest, le dernier film de Baltasar Kormakur, nous propose une adaptation du récit de John Krakaueur, Tragédie à l’Everest. Basé sur la catastrophique expédition de 1996 qui coûta la vie à 8...

le 14 janv. 2016

73 j'aime

10

What Remains of Edith Finch
Alyson_Jensen
8

La mort vous va si bien

What remains of Edith Finch se présente comme un simulateur de marche comme il en pleut ces dernières années sur nos machines de bourgeois. Développé par le studio Giant Sparrow, déjà à l’œuvre sur...

le 8 juin 2017

60 j'aime

3