Le film en bref
SCENARIO
L'essentiel est une longue course-poursuite folle furieuse de deux heures, sans aucun répit.
Même si il y énormément à dire, dans l'absolu, nvous n'avez besoin d'aller chercher plus loin, car l'intérèt premier est plus sensationnel qu'analytique.
ACTEURS
De manière générale, un très chouette casting.
J'ai lu plusieurs fois que Charlize avait volé la vedette à Hardy, ce n'est pas tout à fait faux, mais bon, l'un comme l'autre font de très bonnes prestations, c'est là l'essentiel.
REALISATION
Côté réalisation, La photo est magnifique, les décors grandioses, la mise en scène dantesque.
Miller prouve qu'à 70 ans, il en encore sous le pied et donne la leçon aux petits djeunz sur comment faire un bon film d'action couillu et plein de personnalité.
C'est pas lisse comme un brushing plein de gel, c'est pas fade comme une tomate 3D hydroponique ...
ya de la matière, c'est crade et rugueux, c'est pue la sueur et la graisse de moteur, c'est un lion qui rugit avant de fondre sur un troupeau de gazelles.
DIALOGUES
Il y a très peu de dialogue.... et c'est tant mieux !
UNIVERS
un univers toujours cohérent avec la saga et fourmillant de détails succulents.
COSTUMES
Comme d'habitude dans Mad Max, les costumes, maquillages et bagnoles sont ultra soignés, immersifs et plein de sens (un boulot de malade).
Certains disent qu'on a perdu l'esprit des premiers Mad Max, moi je vous dit non : c'est du punk, du punk et encore du punk.
MUSIQUE
Concernant la musique, rien de transcendant, ça aurait pu être mieux, mais ça correspond bien à l'ambiance. Et truc sympa, c'est un des personnages qui la joue x) .
CONCLUSION
J'ai un seul regret, j'ai du le voir en VF à défaut d'une VO...
Bref, Mad Max 4, c'est le putain de kif qu'on attendait, ni plus, ni moins.
Vous avez kiffé Mad Max 2 et les 7 bande-annonces du 4, foncez, vous aurez exactement ce qu'on vous a promis.
Chipotez pas, boudez pas votre plaisir, ça va vous décoller la rétine & vous en aurez pour votre argent.
On est sorti du ciné épuisé, du sable plein la gueule...
What a Lovely Day !!!
LA MEME CHOSE EN TRES LONG
Sommaire
- Univers : Suite ou reboot ?
- Univers : Une Civilisation Punk à rebours
- Univers : La Mystique des sans-espoirs
- Univers : La Citadelle, Une cité-état castique
- Univers : Focus sur Le Globulard
- Univers : Ecologie & Animalisme
- Structure : Une Tragédie Grecque
- Structure : Une Action Immersive
- Structure : Une Légende Civilisatrice
- Structure : Un Scénario Mythologique
- Structure : 3 Héros multi-archétypaux
- Références : Une parabole Mythologique
- Références : Un Film presque Muet
- Références : Féminisme ou pas ?
- Références : Objetisation & Islamisme
- Bilan : Un Chef d'oeuvre
- Liens
Univers : Suite ou reboot ?
Je considère Fury Road (ses prochaines suites) comme un reboot du troisème film (un genre de "3 bis" ) et donc la suite du deuxième opus. Je vais donc peu l'évoquer par la suite pour ne pas faire doublon.
En effet, a contrario de ce qu'on voit dans le "film 3" :
- le méthane ne remplace pas l'essence comme combustible.
- Il n'y a pas de pathos et d'enfants en premiers rôles.
- Max a toujours sa voiture, alors qu'il se déplace en charrette au début du "film 3".
- Il n'y a aucun lien scénaristique avec le "film 3"
De plus :
- Au niveau de l'évolution climatologique ça correspond à la suite du "film 2".
- Les clins d'oeil font essentiellement références aux films 1 et 2 ( boite à musique & la veste en cuir de Max dans le "film 2", l'antagoniste dans "film 1")
D'un autre côté :
- la longue chevelure de Max dans le 3 est rasée => ce qui pourrait sous-entendre une suite, mais j'y vois plutôt une allégorie de Miller pour dire aux spectateurs que le 4 est un remake du 3 (genre "On rase tout, on recommence !!")
- sa voiture est détruite à la fin du film 2, donc on pourrait se dire que c'est la suite du "film 1" et donc un remake du "film 2" (qui est aussi une longue course poursuite).
- y une référence au "film 3" (le nain mutant sur la brute) avec les deux hériter de Immortan Joe.
Univers : Une Civilisation Punk à rebours
Cette saga se déroule dans un "futur régressif". (expression parfaite que j'ai repiqué dans un article du monde ^^'), car elle transpose dans un futur apocalyptique le même schéma évolutionnaire de la race humaine aux temps préhistoriques...
PREHISTOIRE du FUTUR
FILM 1 : C'est le Paléolithique, "Homo punkus" est un chasseur-cueilleur, il viole & pille les ressources, puis se déplace ailleur. Comme Homo sapiens l'avait fait pour Néandertal, Il profite de la place laissée vacante par l'ancienne mégafaune prédatrice qui est affaiblie par un changement environnemental.
FILM 2 : C'est le Mésolithique, "Homo punkus" est plus organisé, plus hiérarchisé; Il cherche à se sédentariser et à prospérer. Pour se faire, il a besoin toujours plus de ressources. Il va donc tout employer pour déloger homo sapiens de ses dernières niches écologiques.
FILM 4 : C'est le Néolithique, "Homo punkus" est sédentarisé dans une société à présent très stratigraphiée. Chacun a son rôle et sa place. La société est apaisée par un commerce triangulaire (nourriture, pétrole, armes) qui préserve le statu quo entre les trois cités.
Au milieu de cette civilisation en pleine essor, restes quelques groupes éparses de chasseurs-cueilleurs récalcitrants qui, tel des hyènes charognardes aux abords du territoire des lions, profitent d'une proie esseulée.
OUBLI POST-APOCALYPTIQUE
...Et a rebours de l'émergence de cette civilisation nouvelle - d'opus en opus, la technologie et l'ancienne culture disparait dans l'oubli (inhérent au genre post-apo).
FILM 1 : La technologie et le mode de vie sont plus ou moins identique à notre temps contemporain. l'administration étatique est débordée, mais résiste.
FILM 2 : l'état, l'administration et l'industrie ne sont plus. Malgrès tout, il reste encore quelques boites de conserves, des munitions et des carcasses de véhicules réparables. le dernier arc, le dernier boomerang, le dernier ornithoptère. La culture vestimentaire originelle des punks est toujours là.
FILM 4 : En effet, beaucoup de sable est passé sous les ponts depuis la grand catastrophe (20 ans? 25ans ?). A présent, mis-à-part pour quelques personnes agées, la mémoire du passé est complètement perdu... Toutes les ressources consommables de l'ancien monde sont épuisées, de nouvelles sont fabriquées artisanalement. Les véhicules sont tous composites, la jeune génération est dégénérée par les radiation et la culture a régressé vers le tribalisme.
Pourquoi "Punk" ?
Car, le premier film est sorti en pleine période Punk (1979).
Le côté anarchique et parfois violent a donné le ton de l'univers, les vètements & coiffures ont apporté son esthétique chaotique &. La musique punk-rock sa bande-son.
Depuis, la sagas a fait évolué l'ensemble, tout en gardant un fond liant l'ensemble.
Univers : La Mystique des sans-espoirs
Malgrès le lèger mieux vivre des punks, entre le désèchement des terres & la mutation des corps, le futur ne peut plus s'imaginer positivement. Le présent est ingrat & le passé n'existe plus.
Alors, le seul horizon, pour que le désespoir et la folie n'envahissent pas les esprits jusq'au chaos est un mysticisme. Un baûme de l'âme errante.
Les besoins sont devenus rites, les souvenirs sont devenus mythes, Les culte des chefs sont devenus vénération de dieux vivants & le bonheur se cherche dans une "post-existence".
- Immortan invoque un passé glorifié.
- Les pauvres survivent dans un présent immuable.
- Les Warboys rèvent d'un futur glorieux dans l'au-delà.
Univers : La Citadelle, Une cité-état castique
La citadelle, la cité-état d'Immortan Joe est une sorte de termitière inversée où la population entière vit dans un nid de roche trouée de galeries souterraines. Tel des Fremens, elle les protège de la chaleur du désert et de leurs ennemis.
Dans ce chateau-fort, les castes sont visibles par leur maquillage, leur tatouages et leurs tenues codifiées :
- les gueux : en contrebas du bastion, ils sont crasseux, habillés de gueunilles & se nourrissent des restes.
- les vaches : Femmes ventripotantes, goinfrées telle des sumos, elles produisent du lait sous trayeuses.
- Les globulards : prisonniers servants d'apport en sang frais pour les warboys. Ils sont tatoués de leur groupe sanguin.
- les soldats/War-boys : les jeunes ouvrent les accès, ils creusents et réparent les galeries (extrapolation). & ils cultivent le potager (extrapolation). Les plus agés ont le droit de conduire des véhicules et de se nourrir du sang des prisonniers.
- Les tambours de guerre : des warboys-bardes en sommes.
- Les Mécaniciens : s'occupent de l'entretien des véhicules et de la "mécanique humaine" à l'occasion.
- Les pondeuses : le harem d'Immortan Joe, confiné dans une salle.
- Les Imperators : warboys gradés, Lieutenants de troupes.
- Les 2 fils héritiers : commandants ( à l'extérieur pour le grand et intérieur pour le petit).
- Le roi despotique : bardé de décorations militaires, tout en haut de la pyramide.
Univers : Focus sur Le Globulard
Ils sont enchainés à l'avant des véhicules, reliés à la carotide par un drain sanguin à destination du Warboy au volant.
La relation Warboy/Globulard est intéressante.
Les globulards, à l'instar de Max, sont des prisonniers : donc peu enclin à l'enthousiame et l'esprit de camaraderie. Pourtant, lorsque Nux se réveille près du camion, encore enchaîné à Max, il n'a aucune crainte sur sa loyauté envers lui & immortan - il reste persuadé que Max est entrain de l'aider à récupérer les pondeuses.
Ce laisse penser que le mysticisme local a gangréné tous les esprits alliée ou ennemis.
Ainsi tous prisonniers auraient "un syndrôme de Stockholm" naturel dans ce genre de situation. Il fait son devoir, il obéit au dogme de leurs rîtes communs. Un genre de code l'honneur en somme.
Pourquoi le masque de fer et les chaine ?
Par pour le "style" comme j'ai pu lire, mais pour éviter que le drain ne se détache, et le masque pour éviter que le globulard ne tente de le détacher avec les dents.
Pourquoi à l'avant ?
A mon avis, deux choses.
Tout d'abord, comme dans le deuxième film, pour impressionner l'adversaire avec la vision d'un globulard terrorisé. Et puis, je me dis que la sécrétion d'adrénaline dùe au stress du globulard doit être un + pour le warboy, un peu comme la nitro pour leur véhicule.
Bref, j'y vois un parallèlisme homme/véhicule.
Univers : Ecologie & Animalisme
LES VEGETAUX
Dans le film 1, la guerre pour la pétrole (crainte dans les années 70) n'a fait que peut de dégat sur la fragile végétation de l'Australie contemporaine avec en plus des zone désertiques, des plaine herbeuses, une plage, une fôret.
Dans le film 2, le décor post-nucléaire (crainte de la guerre froide des années 80) ne laisse voir que des no man's land rocailleux et secs, avec parfois un arbuste ici et là.
A la fin du film, on évoque une zone plus verte quelquepart au nord.
Dans le film 3, le sable envahit l'espace rocailleux, seule une oasis oubliée, subsiste.
Dans le film 4, les rares oasis naturelles sont devenus des marécages stériles. la seule végétation viable se trouve dans les potagers de la citadelle (crainte écologique et terroristes des années 2010). Le désespoir, à l'image de la désertification progressent inéluctablement de pair...
LES ANIMAUX
Le lézard à deux têtes dévoré par Max en introduction, et quelque corbeaux dans le méracage sont les seuls animaux que l'on voit dans le film.
Ils ont quasiment disparus, faute de biotope et surchassés par une humanité affamée.
LES HUMAINS
les humains ont pris leurs places dans la chaine alimentaire ( les "vaches humaines" ).
Des humains marqués au fer rouge du sceaux de leur maître, tel du bétail ( les globulards, les warboys ).
LES MACHINES
Il est tout à fait pertinent de voir dans les assauts des différents engins l'évocation d'abordages de navires pirates sur une mer de sable.
Mais on peut aussi y voir des attaques de fauves, s'aggipants à l'arrière-train de gnous, faisant pliés les plus faibles par la multiplications des blessures et le poid de leurs nombres.
Parmis les multiples analogies animalières :
- les dents sur les pare-chocs et les masques
- les épines sur la carroseries
- les griffes des grues
- les queues/perches
- et bien sur, l'adénaline de la nitro
Ces références m'ont évoqué les blasons médiévaux usants fréquemment de l'image du lion, pourtant pratiquement disparu de l'Europe de cette époque.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lion_%28h%C3%A9raldique%29
Structure : Une Tragédie Grecque
Ce film est composé comme une tragédie grecque en 5 actes séparés par un fondu noir.
- Acte 1 - exposition de la situation des personnages => le narrateur est généralement un messager, ici c'est Max. Il nous décrit la toile de fond, puis Chaque protagoniste est exposé (Nux, Immortan Joe, Furiosa & les personnages secondaires)
- Acte 2 - apparaîtion de l’élément perturbateur => Furiosa qui s'évade avec "les pondeuses" et un camion remplis d'eau.
- Acte 3 - les protagonistes cherchent une solution au drame, tout paraît encore possible => fuite vers le paradis vert.
- Acte 4 - l’action se noue définitivement, les personnages n’ont plus aucune chance d’échapper à leur destin => devant le désert, il rebrousse chemin, Max se sent obligé de les aider.
- Acte 5 - Dénouement entraînant la mort d’un ou de plusieurs personnages => Immortan Joe et Nux meurt, retour à la citadelle.
Le principe des trois unités :
- En un lieu : l'unité de lieu => dans le désert.
- En un jour : l'unité de temps => il y a tout de même de courtes éllipses temporelles, mais tout se passe en moins de 24h.
- Un seul fait : l'unité d'action => une course-poursuite
Le principe de la catharsis : => Vous avez du, comme moi, vous sentir complètement lessivé à la sortie du cinéma => voilà la catharsis purgative.
Structure : Une Action Immersive
C'est une histoire simple, trop simple critiquent certains.
L'intérèt premier est l'immersion totale dans l'action au détriment du scénario.
Miller veut mettre le spectateur dans le même état d'esprit que les protagonistes de cet univers, qui vivent sans Histoire passée, sans espoir futur, dans le présent immédiat... au jour le jour....à la minute... à la seconde....
Dans cet enfer, tel la femme du Lot biblique, perdre du temps à se retourner sur le passé attire la mort (La chute de Splendide) et la folie (les flash-back de Max).
Quant aux promesses du futur (les terres vertes, les terres au-delà du désert de sel) elles ne sont qu'illusions, des mirages du désert.
Ainsi, De chaque côté de l'écran, à l'unison des présents hypertrophié qui se succèdent à vitesse grand V, le passé et le futur s'efface. Il ne reste que le moment T dont vous êtes témoin, sans artifices inutiles, sans projection, intemporel.
Structure : Une Légende Civilisatrice
Toujours dans l'intemporalité, le deuxième intéret de sa simplicité est qu'elle se veut une histoire mythologique, référencée mythologiquement et emblèmatique du format (voir paragraphe suivant).
Les Mythes sont des histoires simples, morales & éternelles, sans cesse répétées, adaptées, transfigurées d'une époque à une autre et d'une civilisation à une autre.
Comme par exemple "la communauté de l'anneau" l'a fait dans "le seigneur des anneaux", les héros du films créent "en direct-live" un mythe libérateur, de l'Histoire contemporaine impactant leur propre univers.
Car, dans une société de punk analphabète ou la durée de vie est limitée, les histoires simples, fortes, avec une moralité compréhensible, se transmettent oralement, perdurent dans les mémoires et créent de l'Histoire... leur Histoire civilisationnelle.
C'est le Mythe hybrique de Prométhée, le voleur de feu, le révolutionnaire, le civilisateur.
"(...) la folle tentation de l'Homme de se mesurer aux dieux et ainsi de s'élever au-dessus de sa condition."
C'est une référence, un mécanisme scénaristique qu'on retrouve dans quasiment tous les mondes imaginaires (science-fiction & fantasy), car commode pour impliquer le public dans un univers inconnu.
Ainsi, dans le monde de "Fury Road", les 3 empereurs (L'Empereur, L'Empereur Bulletfarm & Immortan Joe), pharaons punks indéboulonnables, aveuglés par leur suprématie divine et leurs armées sont renversés par une poignée d'esclaves qui n'avaient rien à perdre.
Bref, l'histoire est simple parce qu'elle se veut une légende en devenir.
Structure : Un Scénario Mythologique
Le squelette scénaristique en 12 étapes ci-dessous est tiré du "Voyage du Héros" qui a été composé par Joseph Campbell à partir des mythes du monde entier.
Puis il a été complèté par Vogler dans le "Guide du scénariste".
- 1 - Le monde ordinaire : La citadelle d'Immortan Joe, Max prisonnier.
- 2 - L'appel de l'aventure : l'évasion de Furiosa, Max libéré.
- 3 - Le refus de l'appel : Max veut partir seul avec le camion
- 4 - La rencontre avec le mentor : Max est contraint de faire équipe avec Furiosa et les pondeuses.
- 5 - Le passage du seuil : les Rock Rider et le canyon
- 6 - Test, alliés & ennemis : La fuite & l'alliance des fuyards
- 7 - L'approche : le marécage
- 8 - L'épreuve supprème : le camion enlisé
- 9 - La récompense : la récompense de Furiosa, est de retrouver son clan perdu et pour les pondeuses d'hériter de mères spirituelles et de graines - Concernant Max, c'est plutôt dans sa rédemption qu'il faut la chercher. son acceptation d'aider autrui alors que rien ne l'y oblige.
- 10 - Le chemin du retour : tout le monde retourne à la citadelle
- 11 - La résurrection (Climax) : combat final, mort d'immortan Joe & résurrection du Furiosa.
- 12 - Retour avec l'elixir (dénouement) : Retour à la citadelle, avec les pondeuses, des graines, une nouvelle reine & le corps de l'ancien roi.
Structure : 3 Héros multi-archétypaux
Toujours dans ses mêmes références "guide du scénariste", Il y a 3 figures héroiques qui ont chacun plusieurs archétypes.
MAX
- dans la premier film, il était un "Héros justicier & vertueux", glissant vers un type Anti-Héros Vengeur.
- dans le second, il était un "Héros solitaire" & "Catalyseur", ressortant identique mais boulversant son environnement.
- dans le quatrième, il devient à la fois Un "Mentor" type "Héros déchu" en guidant Furiosa sur son chemin rédempteur et "Héros Solitaire" en repartant seul à la fin du film.
J'ai souvent lu dans la listes des reproches que Max n'était pas le Héros absolu de Fury Road...un genre de superman qui fait tout, tout seul.
Personnellement, j'ai trouvé ça bien plus pertinent qu'après deux films et demi, il évolue vers un rôle de mentor un peu en retrait (comme Obiwan Kenobi le devient à partir du Star Wars 4 par exemple), laissant le premier plan à d'autres protagonistes.
FURIOSA
Si Max était le catalyseur du 2, dans le 4, c'est Furiosa qui incarne le déclencheur de l'histoire.
Cherchant elle aussi la rédemption (elle le dit explicitement), elle va former avec Max un couple de Mentor croisé, s'aidant & se guidant l'un l'autre dans leur quête personnelle.
[mode extrapolation]
j'imagine que le but de son rapt était de trouver une nouvelle favorite à Immortan Joe, sinon dans quel autre but ? (on sait ce que donne charlize bien arrangée...)
dans mes extrapolations peut-être capilotractées, J'imagine qu'elle a tenté de s'échapper une première fois, qu'on lui à couper le bras en guise de punition et étant donné son sale caractère de rebelle; elle a été répudiée dans les classes inférieures.
Pour survivre et se donner une chance de s'échapper plus tard, elle joue leur jeu et finit par gagner la confiance d'immortan, jusqu'à participer aux raptes des autres filles (les pondeuses).
C'est en cela, qu'elle est un personnage rédempteur (voulant réparer ses erreurs passées - shéma reproduisant son propre enfer) avec cette évasion.
NUX
En plus de son Archétype "Allié", Nux est un "Héros Sacrificiel", le héros ultime, car se sacrifiant pour le bien d'autrui, transformant son désir égoiste de mourir pour sa propre gloire en mort altruiste. Par là même il réalise son souhait premier "que le monde soit témoin et mémoire de sa mort.
Dans le même genre d'archétype Allié sacrificiel, on peut aussi ajouter le groupe des vieilles amazones.
Références : Une parabole Mythologique
Le terme Vahalla laisse penser que la mythologie nordique est le fond de la trame, mais j'y vois plutôt des mythes grecs :
En plus du mythe civilisateur de Prométhée, il y a "l'enlèvement de Perséphone"
(mais toutes les cultures ont un mythe proche de celui-là)
C'est l'évasion de Perséphone (Furiosa) aidée par Hermès (Max) pour échapper à Hadès (Immortan Joe) et ses sbires démoniaques.
Pour étoffé tout cela, & appuyé le côté féminin de la fertilité, les héros sont accompagnés par des nymphes (les pondeuses)
FURIOSA = PERSEPHONE
Perséphone (Furiosa) Après avoir été arrachée à Déméter (la vieille avec des
graines), Le printemps s'éteint sur "les Terres vertes".
Auprès d'Hadès, elle devient "La reine des enfers", y cultivant un jardin sousterrain.
MAX = HERMES
Tous les aspects d'Hermès sont représentés tour à tour :
- le messager des dieux - Il est le narrateur, dans la tragédie grecque c'est souvent un messager, donc quoi de mieux qu'Hermès, pour l'incarner.
- Psychopompe - "le conducteur des âmes des morts", globulard assistant Nux le war-boy, soldat infernal.
- le dieu des voleurs - il essaie de voler le camion de Furiosa.
- Il est un des prétendants de Perséphone et l'aide à s'évader des enfers => d'où la crypto-romance.
- Mentor de héros - Max prend parti pour un camp, mais reste en retrait.
- métempsycose / transmigration d'àmes - dans l'étape 11, après que Furiosa s'empare du pouvoir d'Immortan Joe en le tuant, c'est lui qui la ressuscite symboliquement par une transfusion sanguine.
LES PONDEUSES = NYMPHES
Les nymphes ( « jeunes filles vierges » ) sont des déités mineures associées à la nature et donc à leur personnifications (Déméter, la Terre-Mère et Perséphone, le printemps).
Belles, jeunes, gracieuses, insouciantes et diaphanes, les nymphes sont fantasmées et hypersexualisées.
dans les mythologies, les nymphes sont personnifications d'une plantes, d'un art ou d'une qualité qui s'exprime par leur nom.
Dans le film, elles sont nommée par une de leurs caractèristiques : Splendide, Capable, Fragile, Lumineuse, Omnisciente.... & Furieuse (pour Furiosa, ce qui doit expliquer sa répudation passée)
Menthé & Leucé sont des nymphes, ex-compagne délaissée d'Hadès une fois qu'il enlève Perséphone. Elles sont personnifiées par la vieille femme de la citadelle.
IMMORTAN JOE = HADES
Hadès, dieu immortel est le roi des enfers. Un royaume qu'il veut inchangé, où pour conserver son ascendant empèche sa population de s'échapper. D'ailleur, il ne sort que rarement de son royaume.
Un des rares cas mythologique de ce fait, est justement pour "l'enlèvement de Perséphone".
Concernant ses attributs, Il a son septre pour guider son armée de morts (les warboys aux demi-vies, mutants, peints tel des cadavres).
Il a aussi son masque et son armure qui font office de casque d'invisibilité, car il veut dissimuler sa fragile mortalité.
Références : Un Film presque Muet
Dans les critiques négatives, on reproche, à tord, par formatage intellectuel (La France, pays littéraire...), le peu de dialogue et les scènes accélérées.
Oser dire que ce sont les dialogues qui font un bon film, n'est rien comprendre à l'essence même du cinéma : des images en mouvement.(Sinon lisez des livres & allez au théatre ;b.)
Dans Fury Road, la plupart des informations sont visuelles et demande au spectateur une attention qu'il n'a plus l'habitude. Ce traitement, c'est évidemment en référence au cinéma muet, la source d'inspiration vers le lequel Miller tend tant qu'il peut, au point qu'il voudrait sortir une version muette et en noir et blanc.
Le réalisateur sait très bien suggèrer par les cadrages, les postures, les regards & les silences...qui se suffisent à eux-mêmes .
"Une image vaut mille mots" - Confucius
De plus, cela parait évident qu'au milieu de désert, où la chaleur étouffante vous déshydrate à chaque ouverture de bouche, vous preniez l'habitude, comme pour l'eau, de rationner vos paroles à l'indispensable !
Références : Féminisme ou pas ?
Dans un monde stérile où les guerres n'ont rien fait évoluer depuis la sédentarisation de la civilisation punk, il est logique d'user de le la double symbolique de la fertilité associée à la féminité comme élément déclencheur d'un renouveau cyclique (le printemps de Perséphone).
Mais d'un autre côté, sans Max (le mentor) et Nux (le héros sacrificiel), elles n'auraient rien réussi seules... Les personnages sont complémentaires dans le mouvement (r)évolutionnaire.
Tous organismes vivants, si il n'est pas immortel, à besoin des 2 sexes faire évoluer son espèce.
l'image des fils dégénérés d'immortan est, de mon point vue, encore une image, du mâle par son auto-clonage, niant l'autre sexe.
Bref, ouais il y a du féminisme dans une certaine mesure, mais surtout de la parité.
Parler de "film fémniste", faut pas pousser...
A ce compte-là, il y a quantité de films d'horreurs où une fille est la seule rescapé d'un groupe de jeunes attaqués par un slasher monstreux et pourtant, personne ne parle jamais de féminisme...
Références : Objetisation & Islamisme
Dans la même veine du féminisme, j'ai souvent lu en association, "une objetisation de la femme" et un renvoi aux "islamistes".
Certes oui, mais là encore c'est réduire le propos à la surface des choses.
ISLAMISME
Tout d'abord, l'islamiste, djiadiste & co.
Le désert aidant, les images faisant l'actualité se téléscopent facilement, mais, les extrèmistes de l'islam n'ont jamais eu ce monopole.
Le Christianisme a eu ses croisés partis car on leur vendait un pass direct pour la paradis.
Les Vikings a qui on promettait le fameux Vahalla si ils mourraient dignement au combat.
Les Samourais et la Kamikaze japonais pour qui le code d'honneur était plus important que la mort.
etc...
Le fanatisme décrit dans Fury Road reprend un peu de tout cela, car il critique l'influence dans religion sur le peuple, en tous lieux et en tous temps.
OBJETISATION
Toujours avec la même mauvais foi, les détracteurs du film n'ont percuté que deux scènes : les femme-vaches et surtout les pondeuses avec un jet d'eau (qui a visiblement catapulté l'esprit du spectateur mâle dans un clip de rap...).
Ils ne citent pas l'objetisation des warboys considérés, comme tous bons soldat, comme de la chair à canon encouragé au sacrifice et encore moins les globulards réduits à des poches de sang frais.
Car ses biens l'ensemble de la société : hommes, femmes et enfants qui sont réduis à leur fonction utile. Là encore, rien de nouveau sous le soleil des sociétés humaines...
Bilan : Un Chef d'oeuvre
En réalisant "une quadrature du cercle", selon moi, Miller réalise un chef d'oeuvre en plus d'être son meilleur film, car :
- La qualité de la réalisation est exceptionnelle (tout le monde s'accorde sur ce point)
- le film est à la fois un blockbuster d'action pur et dur, mais aussi un film d'auteur avec une profondeur de propos et une stylisation personnelle.
- Le réalisateur reboot & actualise son univers tout en restant dans sa continuité.
- Tout en étant à contre-courant des productions actuelles, ce film fera date, comme ça été le cas des deux premiers de la saga. Je pense même que c'est une future référence.
- Par de multiples figures de rhétorique & références empilées, cet univers renvoit à nos problèmatiques contemporaines. Mais la simplicité de ses enjeu tend aussi vers l'universel et l'intemporel.
Bref, j'ai mis 10/10...
Liens
Il reste bien sùr des thèmatiques et aspects techniques que je n'ai pas abordés dans le détail (je complèterai peut-être plus tard), donc je vous laisse quelques liens complémentaires.