Cela faisait longtemps que je n'étais pas allé voir un blockbuster au cinéma.
Cela faisait longtemps que je n'étais pas allé voir un film le premier jour de sa sortie.
Cela faisait longtemps que je n'étais pas allé au cinéma d'une décision de dernière minute.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas attendu à une heure à cause d'une séance complète.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas pris à manger au cinéma (parce que j'avais faim).
Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu un tel chef d'oeuvre au cinéma.
Et cela faisait bien trop longtemps que je n'avais pas vu l'un des meilleurs films d'action de tous les temps.
Je ne suis pas fan tant que ça des deux premiers mad max (à tel point que jamais l'envie de voir le troisième ne m'a pris). Mais force est de constater qu'ici, tout y est, tout ce qui fait l'essence du cinéma, toute sa beauté, tout son comique, toute sa complexité, toute sa jouissance, toute sa poésie.
Dès le début, nous prenons connaissance de l'univers incroyable dans lequel George Miller va nous plonger. Du post-apocalyptique dans toute sa splendeur. Des couleurs saisissantes, un psychédélisme envoûtant et hypnotisant, et si savoureusement taré. Un Tom Hardy toujours aussi parfait, autant classe que ridicule par sa posture robotique et désarticulé. Une Charlize Theron estropié en tant que garçon manqué et mystérieuse figure badass.
Un découpage d'une grande virtuosité, rendant, à l'aide d'un esthétisme marqué, une jouissance dans les scènes de course-poursuite. entre ces personnages se balançant du haut d'une lance de plusieurs mètres, ces disciples d'immortan joe chacun plus taré que l'autre, ce mad max attaché au bout d'un bolide menaçant avec une muselière (le rendant encore plus badass), ces personnages vire-voltant faisant des figures improbables... Que d'idées magnifiques... Que d'émotions...
George Miller parvient à exprimer la peur dans sa forme la plus subtile, discrète. Filmer un simple convoi arrivant à l'horizon, alors que le camion est toujours à l'arrêt, sans aucun effet, rien du tout, et parvenir tout de même à ressentir un effroi chez le spectateur, il y a quelque chose, quelque chose de puissant. Et cela vaut pour l'intégralité du film, il ne part jamais dans le cliché, et au contraire, joue avec. Je pense principalement au moment où Furiosa demande à Max ce qu'ils vont devoir faire si il ne revient pas (je ne spoilerai pas). Mais l'intonation! La suite! L'action!
Je ne pourrais aussi qu'évoquer la scène de la tempête de sable. Des effets visuels d'une grande beauté, additionné à un style tout droit sorti du psychédélisme, avec ces lumières jaillissantes et le soleil perçant Namibien. Et que dire de cette photographie magnifique! De ces grains de sable circulant faiblement au travers du vent! De ces femmes que l'ont croirait tout droit sortis d'une peinture de Vénus! De ces regards! De cette vérité qui s'en dégage, alors que le monde les entourant s'en est détaché il y a bien longtemps!
Cette respiration sert à la jouissance finale. A cette orgie de plaisir s'offrant à nous dès lors. A cette vitesse! A cet élan de violence! A cette dose d'intelligence!
Du Grand cinéma! Le meilleur mad max, et de très loin!