This dear television
Mon dieu... Si je m'y attendais à ça... Parmi tout les échanges du forum cinéma que j'ai pu effectuer, celui-ci est non seulement ma meilleure découverte (car sans celui-ci, je ne pense pas que je...
le 28 mars 2015
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Mon dieu... Si je m'y attendais à ça... Parmi tout les échanges du forum cinéma que j'ai pu effectuer, celui-ci est non seulement ma meilleure découverte (car sans celui-ci, je ne pense pas que je l'aurai vu un jour), mais aussi, et de loin, le plus grand film qui m'ait été donné de voir, le plus ambitieux, le plus abouti, et qui correspond le plus à mes attentes.
Le film constitue, comme nous le devinons rien qu'à la perception de son titre, en une critique évidente de la télévision, mais c'en est tellement plus! L'étrangeté règne, elle est omniprésente, elle vous suit et vous envole. Le film consiste en une dystopie dont le grand régisseur de celle-ci est une personnification de la télévision par une sorte de caricature de patron véreux, avec un gros chapeau, un gros cigare (sans mauvais jeu de mot), et une énorme tâche de vin sur le côté chauve de sa calvitie. Et cette personne-là, ce manipulateur serait parvenu à dérober les voix de chaque personne de ce bas-monde (sauf 2), mais étrangement, lui aussi n'en possède plus... Tout comme ses sbires... C'est une métaphore baroque sur l'aliénation de la télévision et l'aliénation personnelle du pouvoir qui nous est compté ici. Mais il nous est aussi dit que, comme dirait l'un des personnages du film : "nous n'avons plus la voix, mais il nous reste les mots". Car oui, ce qui importe, ce sont les mots, et l'homme le possède toujours. Et puis... la fin... Enfin vous la verrez par vous-même hein!
Dès le début, nous pouvons constater la magnifique musique qui est à notre disposition. Ces airs de pianos si dynamiques! Si beau! Et même les musiques d'ambiance sont d'une rare beauté, dont peu nombreux (si ce n'est inexistant) sont les films muets à disposer d'une musique si belle. Si le film n'était pas si bon, nous aurions presque l'envie de fermer les yeux dans le seul et unique but de l'écouter, la ressentir.
Il est bien entendu évident que l'inspiration principale du film fut metropolis, par ces formes et décors excentriques qui contribuent à passer un réel voyage vers l'étrange. L'inspiration de metropolis se ressent aussi par certaines scènes, dont celle où nous percevons, derrière une sorte de machine, une fille à moitié tarée dansant en appuyant sur des flèches clignotantes au sol tel une gamine jouant à just dance.
Les intertitres sont inexistants. La magie du cinéma permet aux personnages de faire semblant de parler en intégrant les textes des intertitres aux images même. Une idée formidable qui permet au réalisateur d'expérimenter plusieurs idées formidables. Plus que la déformation des mots comme nous pouvons le voir dans certains films muets de la fin des années 20, comme l'aurore, mais de manières divers et variés, et toujours subtilement, intelligemment.
Et à présent, comme nous arrivons à la fin de mon avis, nous pouvons passer à ce qu'il se fait de plus intéressant au sein de ce film, à ce qui le fait vivre, à ce qui nous fait respirer un vent de fraîcheur se dégageant d'une telle oeuvre : l'image. Cette déformation des décors est d'un sublime dont j'ai rarement pu constater l'effort dans du cinéma muet. Plusieurs innovations sont géniales et d'une beauté subjuguant nos sens. Le mystère plane, le son est toujours utilisé pour deux raisons. Soit pour montrer l'innocence du personnage de l'enfant, soit pour donner une sorte de passion érotisant la mère du petit garçon, dont l'absence de visage fait d'ailleurs penser à Tali de Mass Effect. Et la dernière présence du son arrive à la fin, mais où il est traité différemment de ce à quoi l'on se saurait attendu. Le film est ponctué d'autres éléments étranges dont je ne saurai expliquer le sens, et je doute qu'il y en ait : un scientifique possédant un écran de télévision à la place de sa bouche, un père et une fille possédant chacun d'eux une cicatrice sur la main possédant probablement une forte valeur symbolique, un chef de la police au visage caché avec une queue de rat (au sens propre), et ses sbires au grand chapeaux dont nous ne distinguons pas le visage. Il y a tant d'éléments si intéressants que je pourrais énumérer, mais l'envie me manque. Car j'ai l'impression que si je désire revoir le film encore et encore, j'en perdrai l'essence de ce qui m'a provoqué tant d'émotions durant mon visionnage.
Tant de mots pour dire que c'est une oeuvre forte, puissante et brillante. Et bien trop méconnue.
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Créée
le 28 mars 2015
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