Personnage au passé tourmenté et violent, Max parcourt une vaste terre désolée dans l'espoir vain de retrouver une certaine forme de rédemption pour la mort des proches qu'il n'a jamais réussi à sauver. Même la solitude semble le fuir et bientôt notre héros se retrouve en bien mauvaise posture. Sa rage de vivre ne s'éteint pas pour autant et nous entraîne dans la furie des routes de la Désolation.
Max n'est pas le seul a avoir un passé chargé et les fans de la trilogie semblaient attendre avec une impatience non contenue. Pour ma part, de Mad Max, je ne connaissais que la réputation plutôt élogieuse et l'univers désertique post apocalyptique. Alors quand les premières images du film sont apparues, j'ai tenté de les éviter autant que possible pour ne pas me construire d'à-priori infondé. Et après cette séance en numérique, j'en garde bonne impression.
A moi néophyte de la série, Fury Road me semble faire honneur à ses aînés du début des années 80. Tout n'y est que course poursuite endiablée sur une interminable route au milieu du désert, du sable et des terres désolées dans un monde où les hommes semblent avoir perdu tout sens moral. Ici, tout est gangréné par les anciennes guerres qui ont ravagé la planète et par le manque de ressources qui en a découlé. Ce n'est d'ailleurs pas que la société qui est devenue difforme, les machines aussi sont devenues étranges et hostiles. Et de cette apparente absence de cohérence est finalement ressorti un univers cinématographique crédible, dans lequel on peut facilement prendre plaisir à se noyer.
Car au milieu de la violence tourbillonnante et assourdissante du monde de Max, l'action prend largement le pas sur un scénario plutôt fin et convenu. Mais quelle personne connaissant un minimum les Mad Max pourrait considérer cela comme un véritable reproche ? D'autant que dans des décors magnifiques, tous les acteurs se montrent parfaitement crédibles dans leurs rôles. La palme reviendra sans aucun doute à Charlize Theron méconnaissable et magistrale dans la peau d'une Furiosa capable de voler la vedette à Tom Hardy dans son personnage de héros bourru et increvable finalement assez classique.
Tout au pire pourrai-je reprocher leur laideur à quelques scènes aux effets spéciaux trop prononcés et bien trop visibles dans la version numérique. Mais cela ne parviendra pas à faire de ce Fury Road un mauvais film. Que je vous recommande d'ailleurs chaleureusement si vous appréciez les univers dont la violence — qui n'est jamais insupportable — fait partie intégrante.