MAD MAX !
Autant vous dire que l'excitation était à son maximum, d'autant plus Mr. Miller était aux commandes. Ca s'annonçait furieux ! Pourtant à peine le strapontin relevé, je n'avait qu'une envie, me remettre devant les trois premiers pour retrouver le Max que j'avais connu, Mon Max !
C'est pourtant loin d'être un mauvais film, les scènes d'action sont à couper le souffle. On est littéralement en apnée, les yeux grands ouverts, remplis de petites étoiles, pendant les 15 ou 20 premières minutes qui sont juste totalement dingue ! Et chaque scène d'action après ça est un vrai régal. C'est sans conteste le meilleur Blockbuster de ces dernières années.
Et c'est bien ça le problème... Ce Mad Max là, n'est qu'un autre Blockbuster. Ok, on retrouve les monstres mécanique sous hormones qui pète la classe, mais vraiment la classe atomique quoi ! Le désert et les tarés. Mais le film est passé au rouleau compresseur hollywoodien et ça ce voit !
Fini la vrai ambiance bien "Bad Ass" et si particulière que j'aimais tant, on se retrouve ici avec une pale imitation que les pontes du cinéma américain ont jugés bon de lisser pour le grand publique. L'impitoyable désert prend alors des allures de carte postale et la ligne des méchants et des gentils est clairement tracé.
Ceux qui font office de méchants ne sont plus des hommes rendu fous par leur environnement se battant pour le plaisir, ou pour un peu d'essence, mais des morts-vivants. Ca ne parait pas grand chose comme ça, mais faire de la chair a canon avec des zombies c'est bien plus facile et malheureusement beaucoup moins intéressant. Parce qu'un Mad Max ce n'était pas que du feu et des moteurs conduit par de tarés bruyants dans le désert, il y avait une vrai dimension sociale sous-jacente qu'on a définitivement perdu.
Je passe sur le message "trendy" de Max muselée alors que Furiosa est aux commandes tentant par tout les moyens de sauver trois petites vierges effarouchées ingrates, qui se permettent des leçons de morale débiles dignes de commentaires facebook au rois du désert. Car ne vous inquiétez pas, il n'y a aucun message, c'est juste parce que c'est tendance et que ça marche, Si ça peut faire des entrées, nos amis d'Hollywood ne s'en priverons pas. Et on se retrouve avec un scénario plus lisse qu'une planche à repasser même pas tunée, articulé par des ficelles si grosses qu'on les voient dans le champs dis donc ! Le tout joué par un casting assez mauvais. Seul Charlize Theron (Furiosa) et peut-être Hugh Keays-Byrne (Immortan Joe) arrivent a s'extirper du lot en livrant une très bonne performance.
La recette est complète et on la connait par coeur, un peu comme le quatre-quart ou la quiche lorraine. A la sortie du four, on se retrouve avec un bon divertissement bien savoureux comme maman Hollywood sait si bien les faire. Ca a toujours le même goût, mais c'est bon quand même.
Alors devant mes yeux d'enfants élevés à l'huile de vidange et à la testostérone, je vois impuissant Mad Max passer de film culte à simple divertissement. Son âme nous a quitté, et c'est le coeur mécanique brisé, que je retourne voir les premiers.
R.I.P Max !