Vu le souvenir que j’avais du dernier Max, Mad Max 3, qui atteignait des sommets de nullité cinématographique, je me disais que Miller ne pouvait pas faire pire. Nous sommes à l’époque du recyclage, donc Mad Max 4 ne sera qu’un reboot de plus. Avec de nouvelles stars, un budget hollywoodien, des scénaristes professionnels avertis, tout pour faire le film d’action de l’année, J’étais même confiant. Y’a de bonnes critiques. Pourquoi s’inquiéter ? Dès le début on sent que ça va être du pur son et lumière flamboyant, et on n’est pas déçu.
Oubliez Max, bienvenue dans le western désertique version post apocalyptique doré à l’or fin. Les indiens étaient à la poursuite de la diligence, les soudards sont à la poursuite du camion de Furiosa. Max le fou, le survivant, sympathique héros de BD, un peu retors, est clairement relégué au second plan. Les derniers humains qui passent leur temps à jouer à pan-pan, tue-tue, c’est pas crédible, mais comme c’est une BD, on rester au niveau BD aventures, comics comique. Un zest de suspense. Vont-ils se faire rattraper par le méchant dictateur Immortan Joe, et ses tueurs sanguinaires ? 90% d’action, 10% de ce que vous voudrez. Certains parlent de la libération de la femme, d’autres du retour du travail à l’ancienne, avec de vraies cascades, de vrais explosions, (mais en plus cher). Un puriste, ce Miller.
On roule en ligne droite, à tombeau ouvert à travers le désert, à la recherche du paradis perdu. Furiosa (Charlize Théron) vraie héroïne du film, a trahi Immortan Joe, et s’est enfuie avec son Pussy wagon dans le désert. Vont-ils se faire rattraper ? C’est aussi simple que ça. Il s’agissait de partir d’un ponit A, pour aller à un point B. C’est tout. Heureusement Miller n’essaye pas de penser, ça tuerait le tout le fun. On va s’ennuyer si et seulement si on essaie de réfléchir. Des scènes de poursuites survitaminées, des effets numériques moins envahissants que dans les autres productions actuelles. Quelques ficelles faciles, comme Max, obsédé par ses démons qui le visitent de temps en temps, (toujours au mauvais moment.)
Max c’est un homme à tout faire, qui passe son temps à grogner, conduire le camion, se battre. Uniquement pour ça, on parle de statut de la femme. Parce que Max grogne, et que Furiosa parle. Sauf que les personnages du film, sont trop schématiques pour représenter quoi que se soit. Les femmes qui semblent avoir le beau rôle, ne sont que des pantins dans un tour de manège pharaonique, des cascades dignes du cirque du soleil ; à moto, ou au volant de vieilles Ford customisés, décorées de têtes de mort en plastique. Rien que pour vos yeux.
Le blockbuster de l’année. Tempête de sable dantesque (à voir). Charlize dans un rôle très physique, à la hauteur de l’évènement, (elle a des beaux restes dis-donc !) Des morceaux de bravoure qui s’accumulent, en scènes d’action qui pètent le feu. Puis on doit retourner du point B au point A ? Car le paradis, tout le monde c’est que ça n’existe pas. La quintessence du film d’action actuel, qui fait entrer Max dans une autre dimension, plus héroïque, plus américaine, moins pseudo philosophique, fin du monde, et tout ça.
Il est assez facile d’imaginer la suite. La fin du film est assez parlante. Une autre franchise, avec Furiosa dans le rôle titre. A moins que le fantôme de Max ne se réveille encore une fois, pour une autre partie de manège.