De la 3D pour cacher la vacuité de l'histoire
Mais que suis-je allé faire dans une telle galère ?
Il y avait quelques temps que je n'avais pas vu un film d'animation et c'est sans préjugé que je me suis assis pour assister à la projection de "Madagascar 3".
N'ayant visionné aucun des précédents opus de la série, j'en connaissais tout de même les différents personnages, ceux-ci ayant orné les emballages de moultes produits sucrés destinés à assouvir la fièvre consommatrice de nos enfants.
Lunettes 3D sur le nez, le film déroule son histoire simplette, pour ne pas dire simpliste, des 4 animaux de la série confrontés au désir de revenir dans leur zoo New-yorkais. Pour cela, ils rejoignent Monaco où sont installés leurs amis pingouins bricoleurs. Mais là, ils rencontrent madame Dubois, une horrible flic qui ne rêve que d'une chose : ajouter une tête de lion empaillée à sa collection. Réfugiés dans un cirque en perdition, elle les poursuivra jusqu'à New-York, terme d'un happy-end obligatoire.
Qu'y-a-t-il à sauver dans ce film ?
L'animation est bonne forcément mais au service de pas grand chose. Ne surnage que le personnage de la méchante, fort réussie. La voix française de Marianne James transpire du plaisir évident qu'elle a eu à la doubler.
Sinon tout est navrant. Les gags sont ratés et déjà vus mille fois, les dialogues plats ou bourrés de clichés : arrivés en France, les héros veulent mettre au travail des singes et on leur répond : "Impossible, ici en France, on ne travaille que deux semaines par an à cause des RTT." Quand ils veulent faire dans l'humour haut de gamme, on entend un lémurien amoureux transi d'une ourse mal embouchée dire : "Je ne suis qu'un coussin péteur sur lequel tu t'assoies et où tu lâches tes flatulences émotionnelles." Le jeune public n'a pas ri...
Le problème majeur du film est la 3D. Ici, tout le film a été conçu pour mettre en avant cette technique et le spectateur assiste à un déferlement hystérique de scènes où les héros sont constamment catapultés dans le vide, en l'air, rejaillissant vers nous en hurlant pour mieux s'élancer, tout aussi hurlants, dans l'autre sens, le tout dans une débauche de couleurs criardes. En plus d'être fatigant pour les yeux, ça fini par devenir tout simplement rasoir.
Dès qu'une scène calme apparaît, on sait très vite que nous avons trente secondes de répit devant nous avant que ne surgisse une chose déjantée déclenchant une énième course poursuite où tous les personnages sont transformés en balles rebondissantes.
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