Trois protagonistes - qui habitent la même ville mais se connaissent pas - sont tous liés d'une manière ou d'une autre à Madalena, une femme trans retrouvée morte. Le carton de fin du premier long-métrage du cinéaste brésilien Madiano Marcheti nous apprend que le Brésil détient un triste record, celui du taux le plus élevé au monde de meurtres de personnes transgenres. Le film n'aborde pas le sujet de plain pied, son but est davantage de sensibiliser en évoquant la vie de gens qui ont côtoyé Madalena, de son vivant ou non. L'occasion aussi de montrer les disparités sociales au Brésil, qui existent aussi dans le monde rural. Toutes les émotions sont sous-jacentes dans Madalena, au ton neutre, qui privilégie les longs plans en voiture ou des images d'autruches errant dans d'immenses champs de soja, où se pratique une culture intensive. C'est la grande faiblesse du film, sa distance assumée vis-à-vis d'un sujet tragique. L'intention d'éviter la dramatisation est louable mais le résultat est peu probant.