Madame de... par Alligator
Mars 2010:
Quand on adule, comme moi, "Le plaisir", juger ce film là sans être excessif se révèle un défi difficile à relever. L'éclat du "Plaisir" donne à cette "Madame de" une teinte un peu fade. Et c'est sûrement injuste. Je vais essayer -voeu pieu- de ne pas comparer cette "Madame de" avec "Le plaisir". Ouste, "Le plaisir"! Oui, justement, ouste le plaisir sur cette Madame de. Sans parler d'ennui -on ne fait que le frôler- le scénario basé sur un roman de Louise Vilmorin... argh, comment ne pas regretter l'espièglerie des personnages de Maupassant? le scénario disais-je, reste sage, tristement sage.
Encore Ophuls s'accorde-t-il à quelques rares occasions des plans savamment disposés, jouant avec fréquence avec les reflets des miroirs, glaces ou les transparences à travers les vitres ou les voiles, tentures, rideaux etc. On reconnait davantage sa patte quand il s'agit de suivre ses personnages en travelling ou bien jusque dans les escaliers. La caméra est attentive. Le découpage des séquences, aussi bien les cadrages font preuve de maitrise indéniable mais cette malheureuse histoire d'amour me semble peu convaincante. Je ne sais pas trop pourquoi au juste. Le couple Darrieux / De Sica ne fonctionne pas chez moi. Les moeurs par trop maniérées de ce monde ou bien les dialogues trop sages de Marcel Achard n'ont suscité qu'un vague intérêt pendant le visionnage.
Outre l'impeccable réalisation d'Ophuls, j'ai également pris plaisir à retrouver Charles Boyer. Dans sa langue maternelle, c'en est presque une curiosité.
Pfff, plus le temps passe et plus la déception prend une place considérable dans mon jugement. Je n'arrive pas à faire abstraction du "Plaisir". C'est plus fort que moi. Après "La ronde" que j'avais aimé mais sans tapage, cette "Madame de" me laisse en plan. Triste. Ophuls reviendras-tu?