Le nom de Madame de Sévigné est assez largement connu, même des moins assidus aux cours de français, mais son œuvre n'est guère lue de nos jours et sa vie proprement ignorée. C'est donc avec une certaine curiosité que l'on aborde le film d'Isabelle Brocard, avec l'espoir d'y voir des dialogues ciselés dans une langue somptueuse, laquelle assez souvent bien maltraitée dans le cinéma hexagonal contemporain. De ce point de vue là, c'est un vrai bonheur, sans lourdeur aucune, alors que la réalisatrice a également peaufiné ses images, décors et costumes se détachant, sans ostentation. La vie de cette femme de lettres, dans toutes les acceptions du terme, n'a certes pas été trépidante mais il reste ses relations tour à tour fusionnelles puis fluctuantes avec sa fille pour donner un peu de poids à une intrigue qui va et vient, avec souplesse mais sans génie, entre effusions, fâcheries et rabibochages. La mise en scène est ultra classique, un peu raide, mais l'interprétation sobre et efficace de Karin Viard et de Ana Girardot compense ce déficit de dynamisme. Le film est évidemment féministe mais sans excès ni anachronisme et si l'on n(y voit pas une Madame de Sévigné considérée comme écrivaine, c'est qu'elle ne le devint que de manière posthume, une fois ses lettres, destinées principalement à sa fille, éditées.

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le 4 mars 2024

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