Super Nanny

Voilà un film dont j'appréciais déjà la qualité et l'humour étant enfant, et dont le message me fait verser des larmes en tant qu'adulte.

Déjà, c'est ce film qui m'a fait découvrir Robin Williams, comique de génie et formidable acteur (RIP), que j'ai pu retrouver plus tard dans des rôles beaucoup plus adultes mais toujours de films familiaux, comme Jack, Le Cercle des poètes disparus ou encore Good Will Hunting. Et quel découverte ! Ce rôle d'un père de famille excentrique qui n'hésite pas à se grimer en femme de ménage était écrit pour lui. L'acteur se livre à un véritable jeu de composition non-seulement ultra-convaincant (on a beau savoir qui se cache derrière le masque de Mrs. Doubtfire, comme dirait Harvey Fierstein "On n'y voit que du feu") mais aussi riche en émotions. Tantôt on se marre, tantôt on est de tout cœur avec cet homme dont le seul désir est de rester auprès de ses enfants et de regagner la confiance de son épouse.

Car le double-message, celui que l'on a du mal à déceler étant enfant, est effectivement très adulte: le divorce des parents, la dureté de la réalité pour Daniel qui peine à retrouver du travail (l'on assiste tout de même à sa mise à la porte dès la première scène !) ou encore le couple d'oncles homosexuels sont des thèmes peu enfantins, et, bien que le film date de 1994, hélas toujours d'actualité. Certes l'ambiance humoristique et quelque peu simpliste du film fait passer lesdits thèmes au second plan, mais l'on ne peut passer à côté de ce message à portée familiale profonde, dont Mrs. Doubtfire fait d'ailleurs un discours émouvant à la fin du film.

La magie du réalisateur Chris Columbus, la musique signée Howard Shore et les visages bien connus des acteurs ont contribué à faire de ce film une œuvre culte et pleine de fantaisie. Les gags et les dialogues sont toujours aussi hilarants (mention spéciale aux scènes ou Daniel se change en catastrophe chez lui, à l'insu de sa contrôleuse judiciaire), et le film se veut même (à juste titre) à portée éducative, non seulement pour les thèmes évoqués plus hauts mais aussi pour l'envers du décor (les plateaux télévisés pour enfants, la création du déguisement de Mrs. Doubtfire, etc.).

Enfin, ce n'est pas tous les jours qu'un film de ce genre s'ouvre sur un air d'opéra (Le Barbier de Séville, en l'occurence), avant que l'on ne réalise qu'il ne s'agit que du doublage d'une scène de dessin animé aux allures de Titi et Grosminet ! Bravo !