Et non il n'y a pas eu de battements de cils
Il y a parfois du bon à aller au cinéma de façon aléatoire. Dans les cinémathèques par exemple, où les films y sont moins chers et les installations plus confortables, à défaut d'un chauffage correct. Eh ben voilà, il était 20 heures et je suis rentrée dans la première séance que j'ai vue. Un film muet de deux heures, accompagné au piano en live, de quoi bien s'embêter à première vue. Mais que nenni !
Enfin, il faut bien avouer qu'écrire une critique sur Lubitsch, ou donner la moindre cotation, est une action vide de sens. Comment trouver quelque chose à redire à un film à la subtilité hilarante, à la tragédie sobre, à tout couple que se dégage ses films ?
Cela étant dit, il fait bon de revoir ses classiques lorsqu'on promeut du cinéma muet à deux balles à coups de Golden Globes ou d'Oscars ou que sais-je. Voilà un film qui n'a pas besoin de sous-titrer "Passe-moi le sel s'il te plaît" et qui parvient à garder la longueur avec une facilité déconcertante. Le genre de film où on se dit "Oh ben tiens, comment c'est fait ? Je vais regarder pour comprendre le montage et l'avancement du scénario." et où on finit invariablement par suivre l'histoire comme un gamin scotché à un dessin animé, la bave au lèvres, le rire à chaque petit gag en coin, complètement hypnotisé.
Et pourtant Dieu sait que je suis mauvais public (enfin, mes amis le pensent, pour ma part j'estime avoir le rire facile et la bave au lèvres sans trop chicaner).