Alléché par le casting et les éléments de belgitude revendiqués de cette œuvre et sans rien connaître des romans de la réa (Les Enquêtes du commissaire Léon), je me lance un soir de confinement.
Ca sent le théâtre (wallon) à plein nez mâtiné d'absurde et de cartooneries et des fois ça fait même franchement rire quelques instants.
Ca fait même plaisir de voir qu'il y a encore quelques temps, nous pouvions fréquenter des rades crasseux et intemporels à la cuisine apocalyptique et au juke-box déglingué. Ca manque :-)
Michel Blanc (tjs top) et ses copines du Spendid y sont impec comme Didier Bourdon (qui restera un comédien sous-employé et sous-estimé) et le staff du bistrot (Bouly Lamers avant la gloire).
Annie Cordy en mère poule concouriste obsessionnelle (avec une photo inédite d'Annie Cordy qui louche dans son salon) et Rufus en esthète psychopathe s'amusent bcp. Les petits jeunes moins mais peu importe. Le Deschien, catastrophe ambulante et père de famille nombreuse, est pas mal aussi.
Il manque pourtant un truc malgré un soin méticuleux dans l'observation du kitch et la vie du troquet pour en faire un film culte. Un récit mieux lié ? Un réa confirmé ?
Néanmoins, 97 minutes à suivre sans chichis et sans préjugés ne serait-ce que pour les harengs aux pickles et la belle brochette d'acteurs qui naviguent entre Magritte et Mort-Subite. Allez !