Bon, on ne fera pas durer le suspense plus longtemps car on sait que tu es venu là pour ça, -oui, toi, le lecteur à l'esprit aussi tordu que le nôtre- en découvrant que nous sommes allés à nouveau sur le front de ce Spider-verse sans Spider-Man et sans autre ambition que d'amasser un maximum de billets verts laissés au sol par les brouettes chargées du MCU (enfin un peu moins qu'avant).
Oui, "Madame Web" est une nullité dans la continuité de tout ce que Sony nous a proposé jusqu'ici, sans doute un poil de souris naine moins mauvais que "Venom" et sa suite (on ne peut pas faire pire que cette dernière) et à égalité avec un "Morbius" que tout le monde a déjà oublié.
Commençons par les quelques rares points positifs pour nous donner un minimum d'entrain et nous auto-convaincre que ces deux heures perdues n'ont pas été totalement vaines... Les deux séquences un peu moins moches que le reste avec la représentation de la toile mentale de Cassandra Web... Voilà.
Non, ne soyons pas totalement mauvaise langue car, dans l'esprit de sa démarche, "Madame Web" adopte finalement le modus operandi qui a été longtemps celui du MCU: revisiter un registre cinématographique à la sauce super-héroïque pour en tirer un semblant d'identité. Dans le cas du film de S.J. Clarkson, il semble que l'inspiration se soit carrément concentrée sur la saga "Destination Finale" pour la mêler aux pouvoirs spécifiques de Web (sa vision de l'avenir), ce qui, dans le fond, n'est pas si bête en soi, surtout avec un méchant ayant lui aussi la même capacité et qui s'est donné pour but d'empêcher sa propre mort à venir provoquée par trois Spidettes que Web va évidemment vouloir protéger.
L'embryon d'idée et de pitch n'est pas si vilain... Mais le souci, c'est qu'il va justement en rester à l'état d'un embryon alors que le long-métrage, lui, va s'étirer pendant deux looongues heures autour de la simple course-poursuite entre, d'un côté, une Web gonflante et ses girls caricaturales, et, de l'autre, cet Ezéchiel avec une araignée bien fade au plafond. Au milieu des dialogues affligeants de temps morts qui paraissent durer au-delà de la raison humaine et de phases d'action trouvant le moyen d'être toujours pires que les précédentes (on tient sans doute la pire bataille finale d'un film de super-héros récent), plus personne ne paraît savoir quoi faire.
Alors, afin de brasser le vide, on sort évidemment du fan-service direct de Spider-Man en allant chercher ses proches ou quelqu'un que l'on ne nommera jamais pour nous faire tout plein de coups de coude complices jusqu'à avoir le bras couvert de bleus, on extirpe presque inexplicablement l'héroïne du film en l'envoyant en plein milieu de l'intrigue sur la trace de ses origines au Pérou alors que ses amies à New York -elle s'est donnée la mission de les sauver à tout prix- sont menacées d'un danger de mort qui n'a absolument pas cessé (ça n'a AUCUN SENS !), on colle une ambiance rétro 2003 inutile (nope, le timing ne colle avec aucune version des Spider-Man ciné, désolé) ou se résume à une publicité géante pour Pepsi assez sidérante (il y en a partout, même la scène finale se passe sur un panneau Pepsi, c'en est dingue !), on met un casting avec plein de têtes connues qui se demandent tout comme nous ce qu'elles font là, on décline le concept de visions jusqu'à l'envie de nous crever les yeux et de les mâchouiller en souriant, ... Cerise sur le gâteau plein de toiles d'araignée, on arnaque carrément le spectateur en lui vendant la présence des trois Spidettes costumées avec la bande-annonce alors qu'elle n'apparaissent en tout et pour tout qu'une minute trente montre en main (on ne plaisante pas), on n'avait pas vu telle entourloupe depuis... ah ben... la bande-annonce de "Morbius", tiens !
Bref, un nouveau désastre qui prouve que ce Sony Spider-verse méprise sur tous les plans le public qu'il cible. "Madame Web" n'atteint peut-être pas les cimes de nullité d'un "Venom 2" mais il évolue dans les mêmes sphères de médiocrité super-héroïque, juste pensées et élaborées par cupidité au détriment de tout minimum syndical qualitatif. Et dire que "Venom 3" et "Kraven" doivent arriver cette année pour encore maltraiter nos neurones, notre souffrance est loin d'être terminée...