Petite intro... avant de parler Cinéma, un peu plus bas. Mais certaines choses se reflètent dans un drôle de miroir brisé ces temps-ci et j'avais besoin d'en toucher un mot. Mes propos pourront paraître un peu confus, mais la main a eu besoin d'ouvrir la bouche... Et j'ai un grand respect pour ce Mr Boukhrief. Alors, allons-y...
Plusieurs semaines après les attentats qui ont meurtri Paris et tant d'innocents, je reste toujours choqué par cet évènement qui précède peut-être seulement une future "violence aveugle et invisible" déjà bien latente et presque visible depuis un certain temps déjà. Mais quand tout arrive, il est toujours trop tard, semble t-il. Pourtant, on "savait" un paquet de détails. Mais peut-être que trop de tout tue le Tout. Là, je pense au cas de l'Affaire de Mohammed Merah qui avait son dicton bien ancré dans la tête "tu tues mes frères, je te tue" depuis un bon moment déjà, vidéos à l'appui.
Je continue néanmoins de vivre sur la Grande Ville sans trop réfléchir. Nous n'avons pas le choix d'éviter cette vie si précieuse à qui nous rendons encore hommage, et qui a tant à donner aussi. Ce qui est sûr, c'est que nous pourrions nous interroger un peu plus sur ce qu'est un pays et une patrie, une communauté, un hymne, et nous reconnaître mieux, partager plus, plutôt que de naviguer à distance avec parfois une indifférence confondante... et nous entraider bien avant que le mal n'ait œuvré. J'aurais volontiers imaginé bêtement une utopique écologie humaine...
Nos gouvernements s'écoutent dans les catacombes du web, de la téléphonie, et de "l'ingénierie du Secret", parient sur l'embauche de "petits soldats", écrivent des fiches "S" à "10 000" exemplaires mais rien ne parait pire que cet univers invisible que nous avons créé au fil du temps par tant de paradoxes politiques, de sommets G sans ambition collective et à la saveur "égocentriquées", et d'interventions hors-frontières sans retour possible...
Un avion russe s'écrase sur le sol turc face à un Poutine à l'allure d'un Avenger à la double voire à la triple Dark face, le Charles de Gaulle converge vers le Proche et le Moyen-Orient, les américains nous comprennent et communient sommairement sur cette peine qui est tombée sur notre pays comme une pluie volcanique et cendrée le ferait et qui en ont déjà payé le prix à un taux aussi fou que les sub-primes, et j'en passe... Car mon Post n'est pas ici pour décrier ou critiquer ce monde que je ne comprends plus depuis bien longtemps...
Après avoir pu voir votre film, j'ai longtemps hésité à écrire ce Post. Pour la mémoire, premièrement, de gens qui nous manqueront un bon paquet de temps. Je pense à Cabu et Cavanna et à tous les autres de l'Hebdo du mercredi, mais pas seulement. Les anonymes aussi. Et parce que les mots peuvent déranger parfois, et que je ne suis pas journaliste de formation. Ni cinéaste.
Je ne regarde plus "C dans l'air", mais cet après-midi, j'écoute et je regarde le dernier clip de Bowie : "Blackstar". Nom de son prochain album aussi qui sortira début janvier 2016.
Le monde tourne à l'envers... le noir s'étale.
Mais la plume est venue rejoindre mon clavier quand il y a quelques temps, j'avais appris que votre film (sorti dans une salle et qui circulera sûrement sous le manteau), cher Mr Boukhrief serait bien évidemment et logiquement déprogrammé (ou rangé dans les cartons, coïncidence étrange oblige) à la vue des évènements et de l'atmosphère du moment : "Made in France", labellisé notamment par une légende assez parlante : "La menace vient de l'intérieur". La Bande-annonce peut-être aperçue ici.
Alors que vous avez déjà préparé et documenté votre sujet en amont depuis un certain temps déjà, puis tourné ce film entre août et octobre 2014. Plus d'un an auparavant. Je ne sais quoi penser. Il y a des gens qui reniflent et paraissent pouvoir malheureusement anticiper des sujets devenant réalité pendant que des services agrées pour soulever la pierre et en saisir l'anguille qui s'y terre, paraissent "out of order" et à la ramasse !
Et pendant ce temps-là, entre autres, les journalistes sportifs nous disent clairement que l'Euro 2016 doit bien se dérouler. L'argent mène la danse au nom de cette vie qui doit continuer. On ne peut pas faire machine arrière. Je n'ai aucun avis là-dessus. cela me dépasse. J'espère simplement que... tout ira bien. Évidemment que le temps ne peut s'arrêter, ni revenir en arrière. "The show must go on" donc... Ok. Pas de souci. Pour le moment, je vis au présent et je continue de me conjuguer au futur.
Dans cette même période, le cinéma, donc, est empreint de cette humeur du désastre, et la fiction érige "étrangement" un film gentil et soit-disant révolté "Hunger Games : la Révolte Partie II", ce dernier plombant les entrées du dernier Spectre. Étonnant. La révolte dépasserait l'Espionnage ? Les allusions et les ressentis possibles devant ces faits et ces sorties de films me laissent un peu hébété. Bizarre donc ce reflet sur notre miroir brisé. Drôle de coïncidence, d'imagerie, en effet...
Nous avons besoin de révolte, de justice, de "sécurité", et en face les services agréés "secret defense" qui jouent leurs coups avec toujours ce retard bien malheureux. Agissez, bougez ! Plutôt que de nous taper la com à longueur de journée. Vous êtes ennuyeux au possible, chers petits gouvernants à deux sous. Ennuyeux, j'enfoutistes, et vraiment à côté de la plaque, retard de crise à l'appui.
Alors qu'étant jeune, je pensais que le cinéma pouvait influer sur "le cours des choses", amener à des prises de conscience, bonifier le monde... Nous sommes en démocratie de temps à autre, le temps de quelques jours, et nous n'avons la main sur rien. Mais là, c'est presque un pléonasme... Ni garde-du-corps, ni médium pour nous prévenir de l'avenir, ni chance que le monde s'apaise du jour au lendemain. Ne parlons même pas de cette Terre sainte au loin qui charrie sa violence chaque semaine depuis mon plus jeune âge. Et cela fait un bail déjà. 40 ans ?
Boukhrief est un ancien journaliste de "Starfix", une revue morte bien trop tôt et qui m'a toujours passionné (où écrivait notamment un certain Christophe Gans), du temps de l'"Ecran Fantastique" qui a, elle, survécu à coups d'articles blockbusteréoidés. Et son film qui, comme un spectre aussi, navigue au-dessus des salles de cinéma. Le journalisme, il connait. Le reste aussi semble t-il. Pas les gars du tout-en-haut qui font mine de pleurer sur le perchoir du perron de l'Elysée.
Nous sentons un monde qui s'unit souvent trop modestement le temps d'une période comme une certaine coupe du monde Black-Blanc-Beur. Mais là, un certain 13 novembre 2015, la fête et la vie ont pris un coup sur la tête. Nous avons été "Charlie", "Nous sommes Paris". Soyons Nous et après ? Ce "Nous" qui parait vouloir que le monde bouge, se révolte ou puisse tenter de le faire. Alors que les espions ne seraient plus à la hauteur ? James, where are U ? Où patauge ton fluide 007 qui devrait pouvoir protéger le monde ? Je pense à cet O.N.U et à son unanimité fragilisée en tout temps, par un Russe, un Chinois ou un américain. Je ne veux plus penser à l'O.T.A.N. ni à nos services dits "secrets". Je les vois ces militaires dans la rue tous les jours, ici et là. "Présent ! Mon Colonel !". Et à part ça ? Ce qui laisse penser que le cinéma, et un bon paquets de personnes, qui font le job, comprennent ce qui pourraient arriver contrairement aux grosses têtes élues et aux mentons bien fondants...
Et ce cinéma, donc, qui nous présente un paysage métaphorique tellement proche de la réalité. Comme toujours.
Mais où sont les Avengers ... Mr Boukhrief ?
*J'aurai voulu conclure autrement, ou ne pas avoir à le faire... donc, je me tairai finalement. Mais ce n'est pas évident de taire ce "bruit" dont l'écho ne résonne pas, et demeure invisible...
Si, je dirai juste que, sur l'affiche initiale, il y a une kalachnikov à la verticale faisant la taille de la Tour Eiffel, symbole parmi tous les symboles.. *
Take care of you.