Double Je
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Une femme se partage entre deux vies, entre la Suisse et la France. Non que la géographie ait ici la moindre importance, si ce n'est celle, beaucoup plus mystérieuse, de la psyché de notre héroïne.
Tandis que je patientais dans mon fauteuil en revoyant pour la sixième fois de la semaine les même bande-annonces frelatées des prochains films que je n'irai pas voir, j'essayais de me souvenir de la raison pour laquelle je considérais désormais Virginie Efira comme une actrice de référence et, ma mémoire prise en défaut sur le coup, rien ne me venait spontanément, mais à la sortie de ce film, je n'avais plus besoin de chercher. J'ai entendu récemment Arnaud Despelchin au sujet de son dernier film, Tromperies ,tiré de l'oeuvre de Philip Roth, déclarer que "Léa Seydoux a envahit, dévoré le film". Ah. Bon, très bien. Je l'ai vu aussi et dans ce cas, comment qualifier alors le jeu de Virginie Efira dans Madeleine Stowe ? Elle n'y fait pas montre d'appétit, non, c'est autre chose. Une angoisse, un vertige (Vertigo bien sûr), un trouble parfaitement diffusé par la mise en scène, au relais de son actrice principale.
Il est difficile d'en dire plus car il est des œuvres où il ne faut rien révéler, au risque de déflorer l'essence intime qu'en tirera chaque spectateur. Hélas, j'étais seul pour cette projection, je n'ai pu en discuter et c'est regrettable, car aucune critique que j'écoutais ensuite ne prenait le sens suivi par mes pensées.
Toujours est-il que sans lourdeur aucune, l'air de rien, le mystère de cette double vie nous attrape puis nous entraine, jusqu'au saisissement si affinité (une scène en particulier, m'évoqua le roman Sukkwan Island,). Sur le plan formel et scénaristique, c'est une réussite.
Les acteurs secondaires sont biens choisis, avec une mention spéciale pour les enfants et Nadav Lapid. Mais Virginie Efira est un bonheur, aussi impressionnante dans son interprétation trouble qu'une Isabelle Huppert, mais dans son registre personnel. Dans un monde équitable, ce film devrait rencontrer le même accueil reçu par cette dernière avec le "Elle" de Verhoeven. Quel rôle et quel portrait de femme en héroïne.
Créée
le 8 août 2023
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