C'est toujours compliqué d'écrire une critique sur un film dont on pense qu'il vaut mieux ne rien savoir pour mieux en apprécier le visionnage... et c'est peut-être aussi la meilleure manière d'en parler !
Mademoiselle est un film qui joue avec les attentes des spectateurs (un peu comme Titane joue avec des genres très codés pour mieux prendre des tournants inattendus). Derrière son classicisme sans faute (à la fois dans la mise en scène et dans le déroulement apparent du scénario) se cache une subversion qui montre bien l'un des propos du film : toute façade, si superbe soit-elle, ne peut s'empêcher de se craqueler pour dévoiler ce qui la ronge depuis l'intérieur.
Tout le monde essaie donc ici de se présenter sous ses plus beaux atours pour mieux manipuler, convaincre, "inceptionner", tromper etc... Et là où le film devient fascinant, c'est que cette volonté de jouer avec les yeux pour mieux tromper le coeur ne se limite pas aux personnages : toute la narration du film se construit autour de cette idée. Park Chan Wook nous mène en bateau et s'en délecte, en nous proposant une superbe peinture en trompe-l'oeil. C'est fait avec une telle joie et une telle malice que lorsque le film s'emballe, je suis absolument ravi de m'être fait enfariner et j'en redemande.
Allez-y les yeux fermés (au figuré), pour ne rien manquer de cette arnaque de haut vol.