Stéphane Guillon :
Mademoiselle... c'est aussi long que le bras de Paul Bismuth pour se sortir de toutes ses affaires. Un film d'un sud coréen, qui avait déjà montré que l'inceste lui plaisait bien. C'est Christine Boutin qui doit être contente, hein Thierry. Non, mais le film n'est pas déplaisant, la manière de filmer apporte un vrai plus, c'est une espèce de conte moderne, dont les fins changent en fonction des coups de couteau que se prennent les personnages. En fait c'est un peu l'affaire Nabilla, mais avec plus de cul et moins de fautes de français.
Vitaa :
D'accord je voulais te voler,
Mais tu m'as appris à voler, yeah,
Avec tes ailes j'ai su ce que c'était l'amour,
Aujourd'hui je regrette de t'avoir fait du mal,
Je voulais te mettre chez les fous,
Mais en vrai c'est toi qui m'a rendue folle, oh yeah...
Folle de toi je veux un avenir avec toiiii...
(Refrain) Tu m'as trahi je t'ai trahi, yeah
Je t'ai haï, tu m'as haï, yeah,
Mais les livres que tu lisais autrefois,
aujourd'hui tu le fais, mais dans mon coeur, avec moi, oh yeah.
Jean-Vincent Placé :
Effectivement, c'est un film assez incroyable dans sa construction scénaristique - qui me rappelle un peu mon parcours d'ailleurs, où personne ne vous fait de cadeaux. J'ai beaucoup aimé l'abnégation de Hideko, ou Mademoiselle pour ceux qui ont vu le film, et il faut faire le parallèle avec la politique où tous les coups sont malheureusement permis pour arriver à ses fins. Je ne souhaite pas faire du cinéma, je dirais sûrement non si le réalisateur me demande de co-écrire son prochain script mais je serais évidemment flatté qu'il me le propose.
Bertrand Cantat :
Un film coup de poing.
Jean-Marie Bigard :
Oh p'tain je sors d'la salle, j'étais avec ma belle femme t'vois, et je peux te dire qu'elle a reluqué mon gros paquet une bonne dizaine de fois ! Le mec, t'vois, il était là en train de mater ce super film, et il sent une main dans son calbut putain. Je ne devrais pas dire ça à la télé, sinon je vais me faire niquer comme avec le coup du 11 septembre. J'ai bien aimé le film, j'ai trouvé ça assez subtil, d'ailleurs mon pote Dubosc était de mon avis. Le travail sur les premiers et seconds plans, c'est quand même pas un travail de pédale tu m'diras ! Ca envoie du lourd avec sa caméra, l'bonhomme.
Cyril Lignac :
Aloreu ma Mercotte, explique-nous ce que tu nous a concocté pour cette épreuve. Les fameuses boules de geisha ! Que ça a l'air succuleng, d'aspect déjà ça donne envie de tout manger ! J'espère qu'elles sont bien croquantes et bien gourmandes. Aloreu tu as vu dans le film, elles sont filmées de manière à rendre ça tout à fait lyrique et presque atmosphérique ma Mercotte. J'ai hâte de goûter ces boules de geisha que tu revisites à ta manière, tout en gardant la texture de la photographie du film et bien sûr toujours ce dynamisme en bouche qui donne de vraies palpitations !
Jean-François Copé :
Vous avez aimé le film Mr Copé ?
Ecoutez, c'est un film assez perturbant qui renvoie directement au mariage pour tous dans notre pays, il en reste un très bon film mais le parallèle me semblait intéressant.
Vous avez payé votre place ?
- Ecoutez, oui, comme tout le monde.
- Combien ?
- Ecoutez.
- Mr Copé ?
- Ca devait être, un euro cinquante, deux euros, je n'sais pas, vous me mettez mal à l'aise.
- Le prix d'accès aux votes pour la primaire, en fait.
Léa Seydoux :
Evidemment le parallèle avec la vie d'Adèle a fait que j'ai été beaucoup plus touchée par ce film qu'une autre. Je me suis identifié à Sookee qui vit de ses petits larcins, qui n'a pas connu que des jours simples, elle a grandi en se forgeant une carapace et bien sûr je me sens un peu comme elle. La relation qu'elle entretient avec Hideko est fantastique car c’est la plus pure qui soit, ça montre que l'amour est plus fort que tout, même si je n'ai pas aimé certaines scènes de sexe qui sont allées trop loin, c'est pourquoi je me suis sentie comme les spectateurs lambda qui regardaient ces scènes et je me suis sentie gênée parfois. J'ai trouvé les deux actrices exceptionnelles et excellentes, elles ont de tels petits yeux bridés en amande, ça me donne la force de continuer à me battre pour aller jusqu'au bout de mes rêves dans mon métier.
Myriam El Khomri :
- Madame El Khomri, vous qui avez vu le film, combien de fois revit-on les scènes du début ?
- Alors, elles sont retouvelées... euh, quatre fois je crois.
- Vous êtes certaine ? Ces scènes-ci ?
- Ces... les séquences, donc, des scènes, qui sont renouvelées... avec Hideko et Sookee... Deux ou trois fois... Honnêtement je ne sais pas.
Raptor Dissident :
Putain. Ca fait quelques jours que Mademoiselle est sorti et t'as déjà tous les Jean-Père la morale qui nous disent que "ohlala c'est pervers", "ohlala y'a trop de scènes de cul" et "ohlala je préfère aller manger des nems plutôt que de me taper ça pendant deux heures trente". Et sur cette belle brochette d'****, t'en as sûrement 90% qui n'ont pas vu le film. Pour se taper Brice 3 Kylian a le slip tout mouillé mais quand il s'agit d'aller voir des grands cinéastes, là y'a plus personne. T'as encore Jean-critique pisse froid d'allociné à seulement 15 ans qui va nous pondre toute une théorie en se basant sur l'échelle des plans des valeurs de mon cul, ben moi je dis que c'était bien sympa et qu'il faut aller voir Mademoiselle parce que c'est quand même mieux que de se taper les délires judéo-pédophiles de l'autre con de parano de Mathieu Sommet. Je vais encore me faire strike ma vidéo, mais j'en ai rien à péter parce que Mademoiselle vaut le coup, et elle faut le dire t'as quand même le droit de la draguer sans qu'elle te tape un scandale parce que omg de merde, tu lui as adressé la parole.
Kery James :
A tous ces censeurs à la tolérance maculée de sang,
A tous ces bien-pensants à l’hémicycle toujours absents,
Est-ce vous qui critiquez ces corps décharnés ?
Toujours obscènes dites-vous, mais tout le temps charmés,
Vous êtes les pervers auditeurs de cette fille entraînée,
Par un démon de haine dans un nuage de fumiers,
Vous n'aimez ni le style, ni la beauté ni l'ivresse des sens,
Abuseurs et colonisateurs, la différence est la sagesse des grandes espérances !
Karine Lemarchand :
Comme on ne parle pas de cinéma dans mon émission, ce que j'aime avant tout chez Park Chan wook, c'est qu'à 7 ans à peine, il a subi un déménagement, a changé d'école et c'est là qu'on se rend compte que sa vie n'est pas toute rose non plus. C'était difficile, mais il s'est accroché. C'est un survivant, en fait.
PNL :
Hmmm ouais, y'a mon yencli, c'est une câtin.
J'veux du P j'veux du C j'veux du W, le destin.
Igo tes folles sont bonnes, bonnes à lire, hmmm.
J'les ken sur Mars, Neptune, sur la fusée Mir,
Ouais ouais ouais avant dans l'hall j'roulais en bas.
Ouais ouais ouais aujourd'hui j'te mets des boules de geisha.
QLF avant les gouines j'aimais pas trop,
Aujourd'hui si mais juste Gwyneth Paltrow.
Yann Moix :
Park Chan Wook dont j'apprécie le travail parce que nous avons le cinéma en commun disait "Se dire féministe est en soi une façon de changer le monde". Je ne suis pas sûr que Daesh soit d'accord avec cette formulation mais c'est un point très important. Et, Laurent sera sûrement d'accord avec moi, il n'y a qu'un pas entre quelque chose d’éminemment poétique comme peut l'être, ce soir, notre amie Arielle Dombasle et quelque chose d'une vulgarité protubérante. Et, c'est drôle, parce qu'avant de venir sur le plateau je connaissais peu ce réalisateur. Finalement, je n'en connais pas davantage mais il y a dans ce film une certaine beauté des corps qui me rappellent ceux de Kawabata avec Les belles endormies. "Un corps en suspension est un corps qui se refuse au temps et à la déchirure des êtres" disait mon ami BHL - qui je crois est assez proche de notre amie Arielle. Et je pense ne pas me tromper en disant que Mademoiselle est finalement plus qu'un film, c'est un regard statique, un regard suave, irrésistible, sur la folie des hommes qui n'est incandescente qu'en présence d'une harmonie qui abonde et qui inonde - sans mauvais jeu de mots je ne me permettrais pas Laurent, les compagnons de vie qui nous entourent. Je trouve que c'est du génie. Je l'avais déjà dit à Polnareff et je le redis à Park Chan wook, c'est un génie.
Evy Nadler :
La première chose qui saute aux yeux, ce sont les mouvements de caméra, cette manière de jouer avec les personnages, ce dynamisme, ces flous, ces zoom/dézoom, cette volonté de perdre autant les personnages et le spectateur. Parfois, la caméra se fixe sur un regard, on est accrochés à celui-ci, puis elle suit le parcours d'un autre, qui entre en scène. C'en est presque théâtral, au moins littéraire, comme l'enfance de la pauvre Hideko. C'est exceptionnel, il y a une vraie virtuosité qui s'en émane, tout comme ces entremêlements dans l'histoire, ce qui est suggéré est montré plus tard, ce qui est vrai chez l'un n'est plus crédible chez l'autre... Des rapports de force, sans cesse, de la passion, du désir sous toutes ses formes, de la plus pure, poétique, à la plus primaire et brutale. Le chaos, les scènes de torture, d'injustice, sont très souvent rattrapées par le bonheur ou la jouissance absolue, parfois l'inverse.
Il y a quand même, chez des gens comme Koreeda, Wong Kar wai et Park Chan wook pour ne citer qu'eux, une maîtrise bluffante et tellement captivante de l'image et du propos, en concordance parfaite, un charme rare qui n'appartient qu'au cinéma asiatique, toujours prompt à marier toutes les possibilités qu'offre le cinéma pour faire ressentir beaucoup d'émotions. Peut-être quelques scènes de sexe inutiles, je pense notamment à la dernière, et pourtant j'ai adoré La vie d'Adèle et ici rien n'est sale ni dérangeant, donc rien de bien grave. C'était envoûtant, peut-être un peu long mais très probablement nécessaire pour rendre une telle oeuvre, aboutie de la première seconde à (celle qui est pour moi) la dernière, lorsque la caméra se fige sur les visages des protagonistes, sans netteté, sans amour, simplement pour signifier qu'ils étaient là, un jour, et qu'ils ont vécu.
(La première partie ici : http://www.senscritique.com/film/American_Sniper/critique/47120066)