J'ai vu voici quelque temps déjà Mademoiselle Chambon de Stéphane Brizé, cinéaste d'une grande délicatesse qui excelle dans les non-dits, un regard gêné remplaçant une déclaration enflammée.
Et des silences et des regards il y en aura, éloquents, ô combien, entre ce maçon, artisan consciencieux, bon fils, père aimant et mari fidèle, et Véronique, institutrice un peu désuète tout en rougeurs et en intériorité, dont il va se découvrir amoureux .
Une histoire forte entre des êtres ordinaires, une rencontre inattendue entre la grâce discrète de Sandrine Kiberlain et le mélange de puissance et de candeur de Vincent Lindon parfaitement à l'aise dans ce travail physique, mais un Jean bouleversé par un amour qui pour lui se conjugue avec musique, douceur, et découverte d'un ailleurs qu'il ne soupçonnait pas.
Certes on n'atteint pas les sommets du superbe Je ne suis pas là pour être aimé du même Brizé, mais on est émus par ces personnages si proches de nous, qui dans leur souffrance muette nous font vivre un amour impossible, les plus douloureux et les plus beaux.