- Mr Stevens, j'espère que vous saisissez ce que vous faites ici.
- Pardon ?
- Vous n'êtes pas le cul sur une chaise à étudier la vie d'un asile.
Mais que s'est-il passé ?
Madhouse réalisé et écrit par William Butler, est un film d'horreur surprenant qui nous plonge dans l'asile psychiatrique de Cunningham, où un étudiant en médecine, le docteur Clark Stevens (Joshua Leonard), va découvrir un mystérieux établissement clinique qui ne tourne pas rond. Une description horrifique qui durant la première heure s'avère être un travail atmosphérique rondement mené. Une ambiance dérangeante qui fait bon usage de son environnement inquiétant que l'on va explorer à travers les yeux inexpérimentés de Clark, auquel on s'identifie sans mal. Une atmosphère effrayante sur une exploitation claustrophobe, accompagnée de la musique pas mauvaise d'Alberto Caruso, qui trouve un sens aigu de l'épouvante lors des visites angoissantes des dangereux détraqués, enfermé au sous-sol. Un quartier spécifique se présentant comme une véritable maison de l'horreur avec une approche oppressante du lieu pour des patients perturbants. Une présentation fantasmagorique du cadre admirable alliée à une description inquiétante des détenus les plus fous de l'asile, que l'on scrute depuis un hublot avec des schizophrènes, des psychopathes, une nymphomane... pour une tentative convaincante. Hélas, la tension finit par se dissiper lors de la dernière demi-heure qui en matière de technicité passe pour un film d'amateur.
Incompréhension totale ! Alors que le travail de Butler s'avère dans un premier temps compétent avec des visuels élégants, on a l'impression que le cinéaste passe le relais à son stagiaire qui va livrer des plans dégueulasses sur une caméra tremblante et floue apportant une conclusion clairement pas à la hauteur du travail initialement fourni. Mais que s'est-il passé ? Niveau effets spéciaux le ''fantôme'' est mal fichu, et ne se révèle simplement pas effrayant. Les exécutions ne sont pas aussi gores qu'on pourrait l'espérer malgré quelques séquences sympathiques. Pour le reste, ça sent un peu le désespoir avec un budget qui a totalement disparu, notamment lors de l'action finale. Le scénario essaie désespérément de nous induire en erreur mais sans grand succès. Si dans un premier temps le renversement psychologique autour des médecins dont on se demande s'ils ne seraient pas les vrais fous de l'asile fonctionne, la torsion finale devient évidente. Malgré la tentative, le récit ne possède pas la substance nécessaire pour conduire à une révélation surprenante. On comprend rapidement que le trouble de la personnalité multiple n'est pas loin. On compensera un minimum cet échec par la portée abrupte, amère et décisive de la conclusion autour de son antagoniste. Niveau casting, on retiendra la sympathique participation de Lance Henriksen en tant que Dr. Franks. On se contentera du reste de la distribution qui sans être catastrophique offre des performances totalement oubliables. Quoique, la comédienne Dendire Taylor pour l'infirmière Hendricks, une castratrice accro du taser, m'a bien amusé.
CONCLUSION :
Madhouse écrit et réalisé par William Butler, est un film d'horreur autant surprenant que frustrant. Un long-métrage qui imprègne son récit d'une atmosphère angoissante convaincante pour offrir une certaine efficacité au cadre psychiatrique horrifique. Malheureusement la qualité vient pleinement chuter lors de la dernière demi-heure, via une réalisation qui semble avoir changé de main pour basculer dans la médiocrité. Ça aurait pu être un bien meilleur film. C'est bête j'y ai cru. Autant regarder ''The Ward : l'hôpital de la terreur'' de ce cher John Carpenter.
Convaincant lorsqu'il s'agit d'envelopper le spectateur dans une ambiance oppressive et angoissante ; Désastreux lorsqu'il s'agit d'articuler l'action principale ainsi que le dénouement scénaristique.
Il se passe de sales trucs ici.