Mère / Mer
Pour qui s'est pris la grosse claque des scènes ultra tendues et stressantes de la seconde partie de "El Reino", le film précédent de Rodrigo Sorogoyen, l'introduction de "Madre" fonctionne comme...
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le 24 juil. 2020
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Une plage de douleur pour reconnaître et recréer l’absent. De la béance du deuil aux contours ambigus de l’amour, la désolation d’une mère. Le début du film m’a donné des frissons. Une 1ère séquence mise en scène avec une telle intensité autour d’un drame pressenti, puis qui laisse place à un récit intimiste plein de non dits, de douleur secrète d’une femme déchirée. Un beau film sur le travail de deuil impossible. Les plans de la mer sont superbes, tant visuellement que symboliquement (synonyme d’absence, de plongée dans le vide). Bouleversant. C’est en même temps mélancolique et plein d’espoir comme peut l’être une guérison. Une mère qui a refoulé sa douleur, sa colère, mais qui en croisant un ado, sur lequel elle fait une sorte de transfert de son fils disparu, va peu à peu s’ouvrir à la vie. L’attachement réciproque et intense n’est pas malsain, il est parfois troublant mais surtout l’expression d’un amour qui échappe à toute compréhension aux yeux des autres. Par cet amour (je dirais filial) cette femme commence à réparer la blessure que lui a laissée l’absence de son fils disparu.
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Créée
le 23 juil. 2024
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