Madres Paralelas de Pedro Almodóvar est un film lent et extravagant sur une histoire assez triste de bébé échangé à la maternité.



No es cuestión de si podemos permitirnos, es cuestión de que elle está aquí.



Le film cherche d'abord à jouer avec les émotions du spectateur, et il le fait avec un parti-pris de réalisation assez particulier et déroutant, même dérangeant. Almodóvar et son directeur de la photographie, ont fait le choix d'un style d'image digne des telenovelas. Avec ses focales très courtes et très proches des visages, espérant ainsi aller chercher la moindre réaction, la moindre goûte de larme, le moindre rictus, avec ses flous d'arrière-plan presque inexistant (donnant des images proches de celle des téléphones malgré l'utilisation d'une caméra Sony Venice) mais aussi avec un éclairage et une colorimétrie très particulière qui semble parfois un peu amateur.


Madres Paralelas est aussi très lent dans son traitement et dans son montage, ce qui ne l'empêche pas d'avoir des passages avec des coupes très rapides dignes d'un film d'action pas très lisible. Il en ressort quand même une composition très réussis et cette touche de Janis Joplin qui fait plaisir.



Yo cada vez la veo más étnica.



Du côté de l'histoire, Madres Paralelas part d'une bonne intention. Ce récit de deux mères qui vont voir leurs bébés échangés à la naissance sans le savoir jusqu'à ce que l'une d'entre elle s'en rende compte est réellement intéressant, mais complétement tronqué par une seconde histoire parallèle (l'ouverture d'une fosse commune datant de la guerre civile espagnole) qui nous sort du sujet et qui fait durer le film en longueur.


Le travail sur les émotions des personnages est gâché par la technique et les choix artistiques hasardeux. Malgré tout, Penélope Cruz et Milena Smit sortent du lot avec de très bonnes prestations. Elles nous font ressentir les émotions de ces deux mères aux destins brisées qui s'entrechoquent tout au long du récit.



Mi amor. Yo te quiero mucho.



En résumé, ce 24ème film de Pedro Almodóvar aurait pu être très réussis sans ces artifices de réalisation trop présent et son histoire qui tire en longueur sortant presque de son sujet.

MickaëlWeber
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le 25 févr. 2022

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Mickaël Weber

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