Le film en un seul plan séquence est au fil des ans presque devenu un genre à part entière (même si moins prolifique que Found Footage à qui il emprunte ses qualités et ses limites), et même si certains y voient un artifice de prouveur, je ne peux m'empêcher d'être fasciné par le dispositif, me demandant toujours par quelle diablerie on peut sortir un projet pareil. De ce côté-là, Mads est impressionnant, un véritable trip hallucinogène dont beaucoup de scènes font rêver à l'existence d'un making of pour comprendre comment on tourne ça d'un bloc. Est-il plus que ça, plus que la prouesse technique ? Compliqué de trancher, tant le train fantôme est efficace en lui-même, mais il a également sa spécificité, celle d'une horreur qui prend place dans l’abusivement nommée "France périphérique", et l'on devine, sous les potards (un peu trop parfois) au max, le sous-texte sur des lieux en voie de désertification, où l'on alterne entre services publics sur répondeur et sociétés privées qui se multiplient, paranoïa de voisinage et jeunesse abandonnée à son sort.