Deux amis d'enfance, qui sont également des hommes de main d'un bonnet de la pègre, se voient confier une grosse somme d'argent qu'ils décident de parier sur le mauvais cheval lors d'une course hippique. Leur chef décide de les supprimer, en demandant à l'un de supprimer l'autre et inversement, sans qu'ils ne soient au courant.
Dans l'excellent livre d'entretiens avec Laurent Vachaud et Samuel Blumenfeld, Maffia Salad, titre français stupide s'il en est, n'a droit qu'à trois questions, et est donc très vite évacué, comme il l'est dans la carrière de Brian De Palma. Et après sa vision, je comprends parfaitement, car c'est peut-être le pire qu'a tourné le réalisateur, qui sortait alors d'échecs commerciaux plus ou moins importants, et il voulait se tourner à nouveau vers la comédie. Genre qu'il avait abandonné après Get to know your rabbit en 1972, autre film à soucis, et c'était aussi pour le plaisir de tourner avec Danny De Vito dans ce qu'on peut appeler un ratage. Par moments, on peut sourire de l'abattage du comédien, qui porte ici une perruque, notamment dans la scène d'intro où il parodie le Are you talkin' to me ? de Taxi Driver, mais il est bien le seul. Car ça n'est certainement pas son ami, joué par le très fade Joe Piscopo, qui arrange les choses, car le duo ne fonctionne pour ainsi dire pas du tout, même si ce dernier nous vaut le seul plan quasiment siglé De Palma, à savoir une double focale. On retrouve aussi Harvey Keitel en chef de gang, le tout sous forte influence de Martin Scorsese (dont ses parents font d'ailleurs un cameo), une destruction en règle d'une Cadillac de couleur rose et on a là une anomalie pure et simple dans la carrière du réalisateur, qui me fait penser que la comédie n'était pas du tout son rayon.
Heureusement que son film suivant, Les incorruptibles, va le relancer sur la voie du succès. Pour finir sur Maffia Salad, il n'aura eu non seulement aucun succès, mais il sera seulement sorti en VHS l'année suivante en France.