À la vue de Wise Guys (ou Maffia Salad... en VF, no comment), difficile de croire que Brian De Palma ait réellement réalisé cette comédie sans humour, sans direction d'acteurs, sans mise en scène, sans scénario consistant, sans aucun panache ni réelle ambition. Presque lâché en cours de route par les nouveaux dirigeants de la MGM, qui connaissait alors une situation critique, le réalisateur de Scarface a tout de même voulu sortir le bousin, chose qu'il regrettera encore aujourd'hui. Tu m'étonnes.
Que le brillant réalisateur revienne à la comédie, ça n'est pas un problème. Qu'il se fourvoie autant dans le vide abyssal de la mise en scène (excepté pour deux ou trois plans léchés dont une double focale désormais presque impersonnelle), dans la totale absence de rythme et de direction d'acteurs cabotins au possible et dans l'exécution autrement sommaire d'un scénario anémique, là il y a problème. Premier script de George Gallo, futur auteur de Midnight Run et d'une ribambelle de comédies ratées par la suite, Wise Guys essaie de nous embarquer aux côtés de deux larbins malchanceux de la mafia empêtrés dans un micmac sans nom.
L'idée n'est pas inintéressante, mais cette pseudo-farce quasiment improvisée de scène en scène ne provoque aucun sourire, aucun palpitement et ennuie très rapidement pour s'avérer interminable. Entre un Danny De Vito en roue libre (ce qui n'est pas synonyme de qualité), un Joe Piscopo déjà ringard et une pléthore d'acteurs du même acabit, le casting ne sauve pas les meubles, enfonçant le navet dans les tréfonds du n'importe quoi. N'assumant jamais son côté cartoonesque, filmant platement deux crétins mal écrits, Brian De Palma se plante en beauté. Pas étonnant que le film ne soit sorti chez nous que directement en vidéo en 1987 avec une VF désastreuse et une promo inexistante.