Prenez les codes du film de zombie (Apocalypse, maquillage pourrissant, survie, tensions exacerbées…), ajoutez-y une réalisation léchée façon film contemplatif sur fond de drama familial et saupoudrez le tout d’un Shwarzy dans un contre-emploi mémorable et vous obtiendrez la recette de Maggie.
Ce petit film vaut le détour pour tout amateur du genre, ne serait-ce que pour placer sa science lors d’une nuit du pour geek avec l’intégrale des plus mauvais films d’horreurs italiens pour spécialistes, et où vous aurez de fortes de chances de croiser Dédo. (Je vous parle d’expérience)
Maggie laisse l’invasion des morts-vivants en toile de fond pour se focaliser surtout sur la relation de Papa Schwarzenegger avec sa fille Maggie (interprétée par Abigail Breslin) – qui se voit doucement virer vers la folie après avoir été mâchouillée par une goule impolie.
Le film se veut très réaliste et ne s’embarrasse pas avec le spectaculaire. On est bien loin d’un World war Z. On se concentre avant tout sur le combat d’un père face à la maladie de son enfant condamné. Le film aurait tout aussi bien pu traiter du Sida que ça aurait fonctionné tout aussi bien (mais du coup je ne sais pas si je pourrai en parler avec Dédo)
De nombreux sujets sociaux baignent le film dans la tradition des films de Romero : famille re(dé)composée, euthanasie, peur de la contagion, paranoïa, protectionnisme ou encore doutes de l’adolescence. Maggie se sent rejetée par le monde du fait de sa transformation, mais on peut bien sûr y voir une allégorie de l’enfermement et des problèmes liés à l’adolescence. Elle cherche à trouver sa place dans un monde qui n’est plus adapté pour elle.
Au delà de nombreux sujets abordés à défaut de l’être en profondeur, le film joue sur un atout majeur : un Arnold magnifique de retenu. Dans ce rôle de père devant accepter l’ineluctable, Notre Terminator exprime beaucoup d’émotions dans le silence. En quelques regards, avec un rare sourire ou de par sa façon de marcher, on comprend tout ce que cet homme traverse. On sait qu’il ne garde le cap que pour son enfant. Sa carrure lui donne un air de Lion frappé mortellement mais devant continuer à se battre (je sais c’est beau); et son passé filmique de hero invincible joue ici comme un paradoxe pour le spectateur qui comprend que toute sa force physique ne pourra sauver personne. Jamais son jeu n’aura paru aussi humain. L’amour entre les deux personnages est palpable, et le deuil d’une mère partie longtemps auparavant approfondie la très belle relation de ces deux personnages.
La réalisation est léchée et prend son temps, filmant la campagne américaine sous une teinte crépusculaire. On se croirait dans du Lost in translation apocalyptique. Bien sûr on ne pourra pas parler ici d’un grand film. Pas de grande scène démesurée, quelques rôles un peu plus clichés (le médecin) un final plutôt convenu et finalement le manque de zombies empêchent un peu le film de décoller pour retomber dans un drame classique. Cela dit pour tout amateur du genre, c’est un vent frais et ça fait plaisir de voir cet acteur jouer aussi subtilement.