Arnold Schwarzenegger, acteur de renom réputé pour ses biceps, nous est revenu après une décennie d’absence qui a semblé avoir duré une éternité. Malheureusement les producteurs n’ont pas senti le vent tourner, Arnold n’a plus la verve qu’il avait à son époque, et ils se sont bêtement cantonnés à le remettre dans la case dans laquelle il avait été enfermé pendant des années, nous forçant à supporter déception sur déception. Il faut le reconnaitre, ce genre lui sied dorénavant autant qu’une coupe afro 70’s à un moine tibétain. D’où l’intérêt pour ce Maggie, presque sorti de nul part, et dont le personnage incarné par l’acteur autrichien est bien plus pertinent que ce que l’on a pu voir récemment, avec un Schwarzenegger en père bourru souhaitant profiter des derniers jours de vie qu’ils restent à sa fille, avant qu’elle ne meurt, puis revienne d’entre les morts…
Ne vous attendez néanmoins pas à un film de zombies classique avec ses interminables poursuites et massacres en règle, ici vous êtes davantage face à un produit dans la veine de The Battery que dans Wyrmwood, bien qu’il faille garder en mémoire que The Battery a coûté 6.000$ alors que ce Maggie 4 millions (la lente putréfaction de Maggie saura cependant vous dégouter bien comme il faut). C’est d’ailleurs ce qui lui a permis de bénéficier d’une photographie chatoyante sans filtres visuels dégueulasses façon Instagram, à l’inverse de Martha Marcy May Marlene, artifices que se sentent souvent obligés de placer les réalisateurs dès qu’ils tapent dans le registre d’auteur/indé.
Le petit bémol de Maggie, malgré un trio éclatant composé de Schwarzy, Abigail Breslin et Joely Richardson, une atmosphère glauque proche d’un Silent Hill — en particulier lorsque Arny explore la maison condamnée de ses voisins décédés — et des seconds rôles aux petits oignons (notamment Julia, la voisine dont la famille a été décimée), c’est son côté contemplatif qui s’appuie davantage sur la technique et l’interprétation des acteurs que sur la véritable richesse scénaristique. Petite innovation cependant, c’est la prise en charge de la maladie, car contrairement aux autres bobines où le mot d’ordre est « tirez à vue », ici tout est encadré un peu comme s’il ne s’agissait que du maladie bénigne, ce qui pourra surprendre. Globalement un médecin suit la progression de la mutation chez le patient, et suivant ses conclusions il est emmené en quarantaine ou rentre dans sa famille.
Maggie se veut être la révélation de l’année, et s’il brille par de nombreux points, les instants émouvants étant légion, se contente de n’être qu’un très bon film, ce qui n’est déjà pas si mal, surtout dans le registre des morts-vivants. Schwarzenegger y est brillant et l’on espère le revoir prochainement dans de véritables rôles de composition comme ici. Cela n’atteint malgré tout pas le niveau d’un 28 Jours Plus Tard, mais il reste très difficile d’avoir la maestria de Danny Boyle ou George A. Romero à mêler drame et gore.
Critique