Il aura fallu attendre une seconde partie de carrière chaotique pour voir Schwarzy posé un genou à terre. En coulisse tout d'abord avec des films commercialement à la ramasse puis aujourd'hui où il campe un père de famille sur le point de perdre sa fille atteinte d'un virus zombiesque. Nous serons tentés d'évoquer un rôle opportuniste. L'acteur de 67 printemps, handicapé par des rôles rances qui ont fait du pied à une gloire passée, s'essaie au drame fantastique. Le film sorti à la sauvette après Cannes et pris en sandwich entre les blockbusters estivaux s'apprête à connaître un vrai KO en salle à tous les étages.
La surprise est telle qu'elle risque de faire perdre pied aux fans et déstabiliser le cinéphile qui ne va pas croire ce qui se déroule devant ses yeux. A coup sûr, les sièges vont claquer. Maggie va réellement se soustraire à toutes les lois mises en place par le ciné américain de ces 20 dernières années et convie les spectres des oeuvres européennes autrefois incarnées par le ciné Suédois et Russe. Complètement épuré (à tel point que la photo frôle le charbonneux) le film installe son univers de fin du monde. Quelques silhouettes errent au milieu de sentiers campagnards. Le temps s'écoule lentement et l'étonnante vision d'un renard tout droit sorti de l'antichrist de Von Trier finissent de faire passer le spectateur de l'autre côté du miroir. Le reflet du film de genre s'estompe définitivement. Schwarzy devient pour la première fois un humain lambda criblé de failles. Ce suicide commercial mais non-artistique peine à susciter l'émotion. Cependant l'objet filmique se montre si radical qu'il force l'admiration. Un effort qui prendra fin très rapidement avec la sortie prochaine de Terminator Genesys, cinquième épisode de la saga initiée par Cameron. Troquer un coeur fait de chair et de sang avec une pile électrique, il n'est pas sûr que l'on gagne au change ! Quoique...