Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se brise

Le doux charme des romances passés. Tant dans l’esthétique des plans que dans celui des lumières et des endroits on est plongé dans ce doux charme passé qui réchauffe de la nostalgie des temps inconnus. Je pense notamment aux scènes en voiture dont les plans utilisés ici ne l'étaient plus depuis belle lurette. Le film vit au rythme de cette côte d'azur faite de grandes maisons et de bourgeois anglais, qui peuvent rouler en voiture le long de la plage sans croiser de vacanciers. Le film est ancré dans un espace-temps réaliste, toutefois l'impossibilité de connaitre cette époque me plonge dans ce monde de magie comme dans un film de science-fiction ; l'univers est cohérent les lieux magiques et je me plonge dans ce monde inconnu comme désireux de le connaître. 
Ce film ne dépeint la rationalité que de manière plutôt dépréciative. Laissant penser qu'elle ne conduit qu'au pessimisme et à la peur de la mort. Peut-être qu'un peu de stoïcisme devrait passer par là. Quoi que... Si notre Stanley a une intelligence cognitive forte, nous déplorons son absence d'intelligence relationnel ou émotionnelle. C'est peut-être surtout de là que viens son pessimisme. 
Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se brise. On aime à penser que si Stanley connait tous les trucs et toutes les astuces pour impressionner un publique, il est loin de connaitre les astuces élémentaires de l'amour. Stoïque et froid à l'anglaise rencontrant la chaleur de l’Amérique mais pourtant quels enfantillages et quelle insouciance dans ce badinage. Quelle candeur surtout ont-ils tous deux sut garder. Comme les sots heureux qu'il décrit, il est ignorant des choses du cœur. La cruche de l'amour ne se remplit pour lui que pour la première fois. 

Du sud de la France, à la lumière. Ajoutons-y Emma Stone ravissante, de ces femmes dont la première vue n'est pas tant éblouissante que la vue suivante. Et dont, comme le film le mentionne, le sourire est une arme ravageuse loin des visages impassibles du mannequinat moderne. Chose rare pour moi, ce film fut un vrai plaisir visuel comme rarement j'en ai connu. N'étant pas trop penché sur les choses du sensoriel j'ai étonnamment été très sensible à cette esthétique. Ce film m'a en partie réconcilié avec la comédie romantique, espérons que c'est une bonne chose.