Magic Mike est né suite à un entretien entre Steven Soderbergh et Channing Tatum en effet les deux compères ont eu le temps de discuter étant donné qu’ils ont fait un film ensemble : Piégée où Channing se faisait laminer par une combattante d’UFC. Durant cet entretien, l’acteur de Sexy Dance a évoqué au réalisateur son expérience de strip-teaseur et convaincu par le potentiel d’une telle histoire, Steven Soderbergh l’a incité à écrire un scénario. Finalement ce sont les deux hommes et les producteurs qui ont établi la colonne vertébrale du film ensuite Reid Carolin s’est chargé d’écrire le scénario. Le stripteaseur est né!
Tout d’abord, Channing Tatum a précisé que Magic Mike n’avait rien à voir avec sa vie. Au lieu de simuler des épisodes qu’il avait vécus, il préférait recréer une atmosphère collant à la réalité. Tous les personnages sont donc fictifs même celui qu’incarne Channing. Par contre, le lieu du tournage est plus fidèle, il a eu lieu à Tampa en Floride là où l’acteur avait exercé ses talents.
La potion finale est un délicieux mélange de deux mixtures : la séduction et la suggestion à l’image des stripteases. Les femmes, et les hommes, trouveront ça très drôle (celles de ma salle étaient mortes de rires sur certains passages). Par contre, là où le film surprend c’est par le traitement de ses relations amoureuses. On est bien loin du cliché « un homme rencontre une femme ». Le scénariste a voulu traiter d’abord le mal-être de Mike, un homme-dieu traité comme un objet de désir : le stripteaseur surpassant l’homme (dans la même idée que la légende Marilyn Monroe). Il en résulte une difficulté de la part du héros à établir une relation sérieuse.
Mike n’est pas le seul héros de l’histoire, l’autre est Adam alias Le Kid, ce dernier est notre alter-ego dans le long-métrage, il est celui qui découvre ce nouvel univers en même temps que nous. C’est avec lui qu’on apprend les ficelles du métier et qu’on savoure la magie du spectacle. Enivrant, ce sortilège le changera et fera de lui un homme et non plus un garçon, toutefois…
Adam et Mike forment une jolie passerelle invisible permettant d’obtenir deux visions sur un même homme à différentes étapes. Alex Pettyfer malgré ses deux précédents long-métrages catastrophiques (Numéro quatre et Sortilège) prouve qu’il est bon acteur. Pour Channing Tatum, on le savait déjà grâce à l’excellent 21 Jump Street. Il faudra garder un œil sur l’acteur de 32 ans de plus en plus pertinent dans ses choix.
Pour le reste du casting, difficile de ne pas baver devant Matthew McConaughey. Vraiment excellent dans le rôle de Dallas, un personnage ambigu et narcissique. Il se paye même un strip-tease mémorable. D’ailleurs, tous les membres du casting masculin ont droit à leur solo comme Matt Bomer (FBI : duo très spécial), Joe Manganiello (True Blood) et Adam Rodriguez (Les Experts : Miami), les fans féminins ou homo seront ravis de les voir exhiber leurs tablettes de chocolat. La grande surprise concerne la présence de la superstar du catch Kevin Nash ! Un big WTF !
Du côté des femmes, beaucoup de femmes/filles en feu et une Cody Horn contrastant avec le reste. Protectrice envers son frère Adam, elle verra d’un mauvais œil son entrée dans cet univers atypique.
La réalisation de Soderbergh est malheureusement trop plate durant les scènes de strip-tease préférant être spectateur plutôt que de participer hormis sur un solo de Magic Mike ce qui n’empêche pas d’apprécier les excellentes chorégraphies (mention spéciale à Kevin Nash en Tarzan). Notons tout de même de beaux cadrages dont deux assez atypiques durant la phase de retour en voiture après une soirée où Adam a fait un bad trip.
Si la première partie est absolument géniale, la deuxième l’est beaucoup moins en voulant montrer l’ « envers du décor » à coup de drogues et de spleen, ne faisant de Magic Mike une resucée du pauvre de Requiem for a Dream au lieu de se concentrer sur sa particularité. Toutefois, il faut reconnaître qu’il s’agit d’un passage forcé et qu’il est bien maîtrisé, pas de « gnangnanterie » comme on a l’habitude dans le genre. De quoi presque oublier la facilité scénaristique.