Roi d'Hollywood le temps d'une poignée de succès mérités, Steven Soderbergh ne surprend plus grand monde depuis belle lurette, en témoigne une filmographie aussi épaisse que bancale. Au milieu de défilés de stars et d'oeuvres plus confidentielles, "Magic Mike" ferait presque office d'oasis.
Inspiré du parcours du comédien Channing Tatum qui tient également le rôle principal, "Magic Mike" nous entraîne dans le milieu de la nuit en Floride, plus précisément dans celui des clubs de striptease, avec ce que cela implique de paillettes, de strings, d'excès et de tablettes de chocolat. Rien de foncièrement neuf dans le récit où tout est prévisible au possible mais Soderbergh nous épargne l'outrance et le kitsch du "Showgirls" de Paul Verhoeven et a l'air de s'amuser derrière sa caméra. J'ai beau être hétéro jusqu'au fond de mon string, moi aussi j'ai passé un bon moment.
Traînant parfois en longueur au cours des deux heures de métrages, notamment lors d'une histoire d'amour à retardement, "Magic Mike" reste cependant un très agréable divertissement, visuellement abouti (Soderbergh nous ressort ses filtres mais le fait avec plus de subtilité que pour "Traffic"), dont le véritable intérêt réside bien entendu dans ses numéros de charme parfaitement orchestrés par Soderbergh et son casting aussi sexy que physiquement impliqué, dont on retiendra surtout un Matthew McConaughey décidément en grande forme.
Messieurs, il ne vous reste plus qu'une chose à faire: prendre un pack de bière, vous enfermer entre vous devant un bon "Die hard" et laisser vos dulcinées baver et s'extasier devant ce défilé de beaux gosses aux abdos indécents.